Algérie

L'affaire des couffins de Ramadhan de la commune de Tighennif devant la justice



L'affaire des couffins de Ramadhan de la commune de Tighennif devant la justice
«Cinq années de prison ferme et un million de dinars d'amende requis à l'encontre du P/APC de Tighennif !» Décidément, le couffin de Ramadhan peut conduire en prison. Les différents acteurs de l'Assemblée populaire communale, appelés à veiller à sa bonne marche, bafouent les lois de la République, ce qui a enregistré de nombreuses irrégularités à l'exemple de la daïra de Tighennif, où des produits alimentaires sont restés stockés illégalement au niveau du lycée Cheriet Ali-Cherif durant le Ramadhan 2013.L'opération de solidarité de Ramadhan, dans la wilaya de Mascara, a connu des dépassements qui ont été enregistrés dans plusieurs daïras et communes, spécialement à la daïra de Tighennif qui a vu des rajouts et des suppressions de noms opérés par des mains expertes sur les listes des nécessiteux. L'affaire numéro 14/00906 qui est passée au tribunal du chef-lieu de wilaya dans la journée du jeudi 20 du mois en cours, a vu comparaître l'actuel président de l'Assemblée de Tighennif, deux vice-présidents, et le chef de parc, sans compter le passage devant la barre d'une quarante de témoins à charge et à décharge qui ont décrit les agissements immoraux de certains responsables chargés de la distribution du couffin de Ramadhan. Dans cette affaire, il faut souligner que la plupart des témoins à décharge, notamment des élu(e)s, qui ont été pourtant auditionnés par le juge d'instruction du tribunal du chef-lieu sous serment, ont nié les déclarations mentionnées sur le procès-verbal, et ce au cours de l'audience où la présidente de la séance voulait plus de détails sur cette affaire scandaleuse. Plusieurs témoins se sont rétractés devant la présidente de séance pour des considérations notoires. La présidente qui, d'ailleurs, n'a pas mâché ses mots devant ce défilé d'élus témoins qui ont récusé n'avoir pas déclaré chez le juge d'instruction de tels propos, dira en ces termes : « Donc, pour vous, c'est le juge d'instruction qui a façonné à sa manière le procès-verbal ! Soyons sérieux, il s'agit dans cette affaire de dire la vérité. Pourtant vous avez prêté serment auprès du magistrat instructeur». La présidente de la séance, d'une intégrité exemplaire, a démontré avec philosophie sa conception de déceler à partir des rapports des services de sécurité de la daïra de Tighennif, et des informations mentionnées sur les différents volumineux procès-verbaux confiés au tribunal au cours de cette affaire, que les déclarations des quatre présumés mis en cause étaient contradictoires et avec un certain décalage loin de la vérité dans ce qui s'est réellement passé. Apparemment, toutes les questions posées par la présidente de session au cours de l'audience aux quatre mis en causes au cours de leur passage devant la barre, n'ont pas été concluantes, et ce, au vu des témoins à charge qui ont soutenu, que de nombreuses familles démunies dans plusieurs quartiers, et spécialement le douar Ouled Khamssa, n'ont pu à ce jour profiter de cette aide de l'Etat. Pour rappel, le couffin de Ramadhan 2013, version Assemblée populaire communale de Tighennif a fait l'objet d'une vive contestation où des citoyens ont envahi le parc communal où étaient entreposées les denrées alimentaires destinées aux nécessiteux. Les investigations des services de sécurité de la daïra de Tighennif ont abouti aux informations suivantes : le stockage d'environ 179 couffins qui étaient dans un premier temps au parc communal et qui seront ensuite charriés illégalement à la cantine du lycée Cheriet Ali Cherif sur une simple décharge (justification) du P/APC remise à l'intendant dudit lycée. «Vous avez une autorisation de la direction de l'éducation de la wilaya pour recueillir cette denrée alimentaire au sein du lycée '», interrogea la présidente à l'endroit de l'intendant qui a été appelé à la barre en tant que témoin a décharge. La réponse a été par la négative, le gestionnaire du lycée en question fera en sorte d'expliquer que c'était uniquement par amitié, vu que l'actuel président de l'APC de Tighennif avait occupé le poste de directeur dudit établissement, et que les 170 couffins qui étaient entreposés ont été transcrits moyennant une décharge, et dont une copie a été remise à la présidente de la séance. «C'est illégal ce que vous avez concocté avec le président de l'Assemblée populaire communale en plus de vos déclarations au juge d'instruction sur la présence du vice-président B. B. au cours de la livraison et de la restitution des denrées alimentaires qui étaient déposées au niveau de l'établissement secondaire. Et vos dires, ce jour, devant le tribunal ne tiennent pas la route. Je vous signale que si vous persistez dans ces négations, je serais obligée d'appliquer les articles 232 et 241 du code pénal, section VII intitulés faux témoignages et faux serments», s'insurgea la présidente à l'encontre du témoin inconscient de la gravité des faits. Idem, pour les deux vice-présidents présumés incriminés dans cette honteuse affaire où les déclarations contradictoires devant la présidente de la séance n'ont pas reçu les faits escomptés et dont la magistrate a constaté un effritement palpable, quand le vice-président B. B., d'obédience du Rassemblement national démocratique, expliquera qu'il n'a jamais concocté la liste des bénéficiaires du couffin de Ramadhan. Plus loin ce dernier dira que c'est le président de la commission, un certain L. K. qui a prévu la liste des bénéficiaires. Vrai ou faux, le président de la commission des affaires sociales, paraît-il, dans sa déclaration aux enquêteurs et devant le juge d'instruction, a déclaré qu'il a été évincé par le président de l'APC qui n'est ni de près ni de loin responsable de cette liste de la honte. Des faits qui ont été confirmés indirectement par des témoins à décharge et autres fonctionnaires de l'APC. A la question de la présidente de séance à savoir, si les autorités étaient au courant de ce manège, le président de l'Assemblée après hésitation, bafouillera que le chef de daïra de Tighennif et le premier responsable de la wilaya ont été avisés. Ce qui reste à vérifier. En poussant les véritables desseins des 170 colis entreposés dans un premier temps au parc communal, puis transférés au lycée pour se voir en fin de compte ramener au parc sans pour autant être distribués, qui a fait sortir de son gong le procureur de la République, qui a mis à rude épreuve les quatre présumés mis en cause, et comme à leur accoutumée ils ont sous-estimé les points demandés par le représentant du ministère public. Dernier signe de recul, ou une affaire de cinq (05) couffins de Ramadhan ont fait l'objet d'attribution à une même famille C. N. où le président de l'Assemblée avait du mal à maitriser une réponse phare, y compris celle de 19 autres couffins dissimulés au sein du magasin sis au parc communal et dont les enquêteurs de la Sûreté de daïra de Tighennif ont fait état dans leur procès-verbal transmis au magistrat enquêteur. Dans son réquisitoire le représentant du ministère public a requis une peine de cinq (05) années de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars algériens, 1 000 000,00 dinars, à l'encontre du P/APC de Tighennif B. L. du parti MPA. Le deuxième présumé mis en cause, le vice-président du parti du RND, Rassemblement national démocratique a pris trois(03) années de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars algériens (1 000 000,00 DA), le troisième supposé mis en cause, un autre vice-presidentC.H. a écopé de trois années (03) années de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars algériens (1 000.000.00DA). Pour le quatrième présumé mis en cause, le chef de parc K.F., le représentant du ministère public lui a requis une peine de deux (02) années de prison ferme assortie d'une amende de cent mille dinars algériens (100 000,00DA). Dans ce contexte, il y a lieu de souligner, que les quatre mis en cause ont été poursuivis conformément aux infractions suivantes : dilapidations des deniers publics , faux et usage de faux et mauvaise gestion. Des faits réprimés par le code pénal algérien en vigueur. En attendant la délibération qui sera patente le 02 du mois d'avril de l'année en cours, la marginalisation d'un nombre très important de familles défavorisées dans cette daïra et dont la plupart des personnes rencontrées au sein du tribunal sont choquées par la manière dont ledit couffin a été distribué sous table à des personnes aisées et autres confréries, ou le clanisme se porte à merveille. Mentalités rétrogrades oblige ! (Affaire à suivre).




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