L’affaire des 150 kg de kif jugée, hier, à Oran

Quatre condamnations à 10 et 12 ans de réclusion Accusés dans une affaire de trafic de stupéfiants, falsification de sceaux de l’Etat, association de malfaiteurs et faux et usage de faux, huit mis en cause ont comparu, hier, devant le tribunal criminel de la Cour d’Oran. Après les délibérations, K.A. sera condamné à 12 ans de réclusion; B.A., D.L. et G.B. écoperont, eux, de 10 ans de réclusion. Cette affaire remonte au 29 septembre 2007 lorsque, agissant sur informations, les éléments de la gendarmerie ont perquisitionné le domicile de B.A., alias «largo», situé à Haï Bendaoud. Il y fut découvert 49,100 kg de kif emmurés dans une chambre, ainsi que des documents falsifiés dont un faux permis de conduire, de même que des sceaux étatiques falsifiés et une somme de 197.000 Da. Les gendarmes ont notamment saisi du domicile du mis en cause, 05 véhicules, dont une BMW, une Mercedes, une 405, une 406 et une Laguna. Signalons que ces véhicules avaient de fausses plaques d’immatriculation et avaient été introduites illégalement du Maroc. Arrêté et questionné, B.A. reconnaîtra les faits et expliquera que, quelques jours auparavant, il avait acheté la quantité de 150 kg de kif et cela en association du dénommé F.T. qui habite à Maghnia. B.A. dénoncera ensuite tous les autres complices, dont un appelé Amar-dégraissage et résidant à Tébessa. «C’est ce dernier, expliquera B.A., qui a pris la quantité de 60 kg des 150". Par ailleurs, deux autres de ces complices, D.L. et G.B., qui résident respectivement à Sahaoula et à Rouina dans la wilaya de Aïn Défla prendront le premier une quantité de 30 kg et le second 12 kg. D’un autre côté, B.A. affirmera être dans le commerce des stupéfiants depuis 2005 et pour ce qui est du faux, il dira également être habitué à trafiquer les documents des véhicules qu’il utilise et cela avec l’aide de son complice, K.A. Interpellé, ce dernier affirmera qu’il collaborait avec B.A. dans la vente et l’achat de voitures, mais après avoir appris qu’il trafiquait les documents des voitures vendues et les utilisait dans le trafic de stupéfiants, il cessera donc toute activité avec lui. Entendu, le neveu du principal accusé, K.A., affirmera tout ignorer de cette affaire. Cette enquête aboutira donc à l’ouverture d’une instruction où seul le premier accusé, B.A., une fois arrêté, reconnaîtra les faits. Quant à A.K., en sa qualité de responsable du bureau de la circulation des véhicules de la wilaya d’Oran, impliqué lui aussi dans cette affaire, il affirmera que «les fausses cartes ont été établies en 1997, date à laquelle il n’était pas encore en activité au niveau de ce service». Appelés hier à la barre, les mis en cause maintiendront leurs déclarations, à l’instar de B.A. qui sera juste entendu à titre d’information, après avoir introduit un pourvoi contre l’arrêt de renvoi. Chacun des mis en cause réfutera en bloc les accusations retenues à son encontre. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public requerra une peine maximale contre K.A. et 20 ans de réclusion contre B.A., D.L. et G.B. Par ailleurs, il demandera deux années de prison ferme contre A.K. et B.M. La défense des mis en cause plaidera la non culpabilité de tous ses mandants et demandera leur acquittement. Aux termes des délibérations, les peines de 10 et 12 ans ont été arrêtées contre B.A., G.B., D.L. et K.A., alors que A.K. et B.M. seront acquittés. Par ailleurs, une peine de vingt ans de réclusion par contumace a été arrêté à l’encontre des deux accusés F.T. et A.A. qui sont toujours en fuite. Selon ces mêmes informations, ce dernier s’était spécialisé dans la falsification des documents administratifs ainsi que dans la commercialisation des stupéfiants. Hasna Y.