L'affaire des 12 véhicules volés à la barre

Pas moins de douze véhicules volés à l'actif de A.K, 25 ans, qui comparaissait hier devant la cour d'appel d'Oran. Le président d'audience a d'ailleurs mis du temps dans la citation à la barre des victimes, qui étaient légion. Condamné à 6 ans de prison ferme en première instance, l'accusé clamait hier encore son innocence. Le parquet soutenait le contraire, requérant la confirmation du premier verdict. La défense, plaidant «non coupable au bénéfice du doute», avait quant à elle fort à faire pour convaincre le juge et ses deux conseillères. D'abord, parce que toutes les victimes, une douzaine, ont identifié A.K. comme étant l'un de leurs agresseurs. Ensuite, et surtout, celui-ci avait reconnu les faits devant la police. Aussi, l'avocat du prévenu a-t-il rétorqué en usant de deux contre-arguments : «Si tant est que toutes les victimes disent la vérité, que la cour envisage la possibilité qu'elle est en train de juger un sosie de l'auteur, qu'elle se trompe de personne tout bonnement» et «mon client a affirmé, sans condition ni contrainte, devant le juge d'instruction que ses premiers aveux, les enquêteurs les lui ont arrachés par la torture». Et de conclure : «Que nous reste-t-il dès lors dans ce dossier ? Rien que des déclarations de victimes ! Il y a donc doute, et le doute, c'est une règle d'or, s'interprète au bénéfice de l'accusé». Les faits. Le 23 septembre 2008, alors qu'il rôdait à M'dina Djdida, A.K., identifié par l'une de «ses» victimes, fut arrêté par les éléments de la 1re Sûreté urbaine. La police ouvrit le registre des plaintes et trouve en A.K. le profil de convergence entre pas moins de six vols de voitures portant la même «signature» d'auteur. Six autres victimes se manifestèrent bientôt. Parmi les cas consignés, une Peugeot 206 volée à Es-Sénia, près du domicile de son propriétaire, une Peugeot 307 volée à la cité la Lofa, une Renault Clio aux Palmiers, une Chevrolet Avio à Petit Lac... Parmi les victimes, l'Agence nationale des autoroutes (ANA) qui déplore deux voitures volées. Les victimes, selon les témoignages, étaient agressées à l'arme blanche et au gaz lacrymogène. Le verdict a été mis en délibéré.