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l'affaire Cahuzac fait trembler la classe politique française Corruption, fraude fiscale et crise économique



l'affaire Cahuzac fait trembler la classe politique française Corruption, fraude fiscale et crise économique
Après l'affaire Cahuzac, de nombreux ministres et élus de gauche et de droite ont rendu public leur patrimoine dans un souci de transparence l Cependant, 77% des Français estiment que leur classe politique est «plutôt corrompue».
Paris (France)
De notre correspondant
Moraliser la vie publique. A peine la phrase prononcée par le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, que les membres de son gouvernement se sont mis à rendre public leur patrimoine mobilier et immobilier. Officiellement, c'est pour un souci de transparence et montrer que les hommes politiques ne sont pas tous pourris, comme le pense la majorité des Français. Mais au fond, c'est pour donner l'exemple et se conformer à la prochaine loi sur la moralisation de la vie publique qui devrait être adoptée d'ici la fin de ce mois. Cette nouvelle initiative intervient suite à la crise de confiance provoquée par l'affaire Cahuzac.
Pour rappel, l'ancien ministre français du budget a été contraint à la démission après avoir menti à plusieurs reprises sur l'existence d'un compte suisse d'une valeur d'environ 600 000 euros. De son côté, le gouvernent français a annoncé qu'il préparait des mesures sévères pour «garantir la transparence, le respect de la loi et la probité». Ce projet défendu par le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, devrait fixer de nouvelles règles aux hommes politiques, comme par exemple la publication quasi automatique de leur patrimoine et le renforcement de l'indépendance de la justice et la lutte contre tout conflit d'intérêt.
De même qu'il devrait prévoir l'interdiction à tout homme politique et parlementaire, condamné pour des faits de corruption ou de fraude fiscale, de solliciter un mandat politique quel qu'il soit. Pour Jean-Marc Ayrault, cet exercice de transparence vise à «recréer les liens de confiance entre les hommes politique et les Français, dont la majorité entretient une mauvaise image sur eux». Prenant les devants, certains ministres se sont empressés à rendre public leur patrimoine matériel et financier.
Recréer des liens de confiance
C'est la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de la Lutte contre l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti, qui a ouvert la course à la bonne vertu, en publiant son patrimoine sur son blog. Elle a affirmé posséder deux appartements, un à Marseille et l'autre en Corse, et une maison dans la région de Montpellier (Sud-Est) d'une valeur de 565 000 euros, sans oublier une assurance-vie de 40 000 euros et cinq comptes épargne de près de 23 000 euros.
Prise par la vague de l'inventaire, la ministre du Logement, Cécile Duflot, a emboîté le pas en rendant, elle aussi, public son patrimoine. 10 000 euros de meubles, divers placements bancaires d'une valeur de 100 000 euros, 2000 euros de bijoux, un bien immobilier de 168 000 euros et enfin une voiture de marque Twingo, d'une valeur de 1500 euros. «Personne ne doit pouvoir croire que l'on s'enrichit en étant élu. Parce que nous devons être exemplaires, j'ai fait le choix d'assumer cette transparence», a assuré Christophe Castaner, un député socialiste.
Classe politique corrompue
Pourtant, selon un sondage Opinion Way pour LCI et le Figaro, 77% des Français interrogés jugent que les élus et les dirigeants politiques sont «plutôt corrompus». La fièvre de la déclaration patrimoniale a touché aussi certains élus de droite, à l'image de Laurent Wauquiez, ancien ministre de Sarkozy, qui s'est plié à cet exercice de transparence. Il a expliqué son geste : «Entre le syndrome ''tous pourris'' et la transparence, je choisis la transparence, même si elle comporte des excès.» Il possède ainsi deux logements, deux voitures de marque Peugeot et un crédit de 550 000 euros à rembourser. Pour cet ancien ministre, l'argent et la politique n'ont jamais fait bon ménage. «On ne doit pas faire de politique si l'on aime trop l'argent», pense-t-il. Par conviction ou par crainte d'être rattrapés par le fisc ou débusqués par les médias, plusieurs hommes politiques et élus ont depuis une semaine choisi de rendre public ce qu'ils possèdent.
C'est la dernière mode, explique un élu parisien qui craint que cet exercice ne soit finalement que de la poudre aux yeux. «C'est peut-être bien de déclarer son patrimoine. Mais encore faudrait-il le faire jusqu'au bout, car certains élus peuvent aussi posséder des biens avec des prête-noms.» Pour sa part, certains élus de droite craignent que cette course à la déclaration ne se transforme en une inquisition fiscale.
L'ancien Premier ministre, François Fillon, qui, après avoir rendu public son patrimoine personnel, a mis en garde contre cette idée qui veut faire croire que tout le monde est pourri. Idem pour son rival politique direct, Jean-François Copé, qui a refusé pour l'instant de se plier à l'exercice, jugeant cette démarche inutile et pas efficace. La gauche de la gauche n'en pense pas moins. Pour Jean-Luc Mélenchon, ce qu'il faut faire pour lutter contre la fraude fiscale des élus, c'est de donner le pouvoir aux gens d'intervenir à travers l'organisation d'un référendum qui leur permet de révoquer un élu ou un homme politique malhonnête.


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