Algérie

L’administration rejette les dossiers de ses candidats



El-Islah de Djaballah premier exclu ? Le mouvement El-Islah de Abdallah Djaballah vient d’être déclaré «persona non grata»Â pour les prochaines élections législatives prévues le mois de mai prochain. Bien que cela ne lui a pas été notifié officiellement, la direction du mouvement informe l’opinion publique que les administrations au niveau des wilayas ont été instruites de ne pas remettre à ses candidats (ceux d’El Islah, ndlr) les formulaires de candidatures. C’est le cheikh lui-même qui a convoqué, hier, les journalistes pour leur faire part de cette mesure qui frappe son parti, lors d’une conférence de presse tenue au siège national d’El-Islah. En effet, les services des élections au niveau des wilayas ont refusé, d’après Djaballah, de fournir aux candidats de son parti les formulaires nécessaires pour constituer leurs dossiers. «C’est une décision politique», assène d’emblée le premier responsable d’El-Islah précisant qu’aucune raison n’a été invoquée par les autorités pour justifier une telle décision. «Après leur avoir remis une première fois les formulaires, l’administration a signifié à nos candidats qu’elle a reçu l’ordre, ‘d’en haut’, d’arrêter la délivrance de ces documents aux seuls candidats d’El islah». Le cheikh Djaballah affirme avoir tenté de contacter le chef du gouvernement, M. Belkhadem, pour connaître les raisons qui motivent de telles mesures, mais en vain. De son côté, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, qui serait derrière cette mesure, n’a pas jugé utile de la motiver, toujours selon le même conférencier. Cela constitue, aux yeux de Djaballah, «un grave manquement» aux règles de droit et aux usages en la matière. Ce qui lui fait dire qu’en réalité c’est «une décision politique visant à priver notre parti, qui est la deuxième force politique, d’une participation à ces élections pour lesquelles il se prépare depuis plus de deux années». Abdallah Djaballah qui ne désespère pas de voir son parti rétabli dans «ses droits», affirme avoir saisi le ministère de l’Intérieur par courrier et promet de s’adresser directement au président de la République si aucune suite n’est donnée à sa requête. A un peu plus de deux mois du scrutin législatif, cette «mauvaise nouvelle» ne manquera pas de frapper de plein fouet le moral des troupes de Djaballah qui ne s’en sont pas encore remises du rocambolesque feuilleton politico-judiciaire avec le groupe de dissidents–redresseurs emmené par le député Mohamed Boulahia. Et c’est sans doute la raison qui aurait motivé l’interdiction qui frappe à présent le MRN, dans la mesure où le Conseil d’Etat n’a pas encore confirmé la décision de la chambre administrative de la wilaya d’Alger annulant la mesure de gel des activités du parti et celle de son responsable Djaballah. Curieusement, la position du ministère de l’Intérieur dans cette affaire a été favorable à l’aile de Djaballah puisque le département de Noureddine Yazid Zerhouni avait considéré ce dossier comme «une affaire interne au parti». C’était, il y a plus d’une année. Mais au moment où Djaballah s’apprête à tenir un congrès de «réconciliation» avant les législatives, voilà que les autorités le stoppent net alors même que l’avis du Conseil d’Etat n’est pas encore connu. Cette nouvelle donne ne manquera sûrement pas d’alimenter le débat politique à la veille du scrutin. Et sous réserve des suites que connaîtra cette affaire, il est, d’ores et déjà, sûr que son rival, le MSP, sera ravi de voir son concurrent direct hors-jeu, ce qui lui permettra de rafler la mise »islamiste».




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