Algérie

L'administration gagne son pari



Une organisation parfaite
L'assainissement du fichier électoral et la mobilisation des partis politiques et leurs partisans ont pesé beaucoup cette fois-ci.
«Admettre sa défaite est aussi un signe de force.» Cette maxime chinoise qui a inspiré longtemps les «grands» de ce monde a enfin inspiré nos politiques.
En effet, de nombreux chefs de partis politiques ont reconnu pour la première fois leur défaite à l'occasion du scrutin du 23 novembre sans crier injustice ou partialité de l'administration. Fatah Rebai, ex- SG du parti d'Ennahdha et cadre actuellement de l'alliance Ennahdha, El Aâdala et El Bina, jugé comme étant le grand perdant du dernier scrutin, a déclaré à un confrère «que l'ère de faire porter l'échec à l'administration est révolue».
«Les raisons de l'échec sont à chercher ailleurs», a ajouté Rebai, précisant que l'échec des islamistes est dû à de nombreuses raisons objectives qu'il faut passer à l'avenir au crible. «Nos paroles ne riment pas forcément avec nos actes. Nous voulons tout bâtir tout seuls! Nous ne nous écoutons pas. Nous sommes aussi loin de la réalité des citoyens», a-t-il déploré. De son côté, la chef du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, réputée pourtant pour son implacabilité et son scepticisme endémique par rapport à la partialité de l'administration au profit des partis proches du pouvoir, s'est surpassée de ces accusations cette fois-ci pour dire que les gens ayant voté pour les partis au pouvoir, à savoir le FLN et le RND, sont des citoyens qui se reconnaissent dans les pratiques de ces partis. Très déçue, Louisa Hanoune a laissé entendre que cette catégorie est désormais importante dans le pays. Pour sa part, Abdemadjid Ménasra a souligné lors d'une conférence de presse qu'il a tenue au siège de son parti pour commenter les résultats de sa formation, jugés de faibles par les observateurs, a souligné «que les raisons de ce recul ne doivent pas nous affaiblir ou nous pousser à nous lamenter. Nous devons apprendre de ces expériences et continuer le chemin», a-t-il déclaré en substance, refusant de s'étaler sur le sujet de la fraude. Amar Ghoul, le président du TAJ que les journalistes ont interrogé sur la modestie des résultats obtenus par sa formation, par rapport aux résultats des législatives du 4 mai dernier, a souligné au lendemain de la publication des résultats «que même si nous aurions pu avoir plus, nous ne nous permettons jamais de douter de la crédibilité des élections ou d'accuser l'administration de quoi que ce soit». Par ailleurs, les partis connus comme étant des partis de l'opposition, le FFS et le RCD, en l'occurrence, n'ont pas trouvé du temps cette fois-ci pour accuser l'administration de la fraude. D'ailleurs jusqu'à hier les présidents de ces deux formations ne se sont pas encore exprimés sur les résultats de leurs partis. Au sujet du RCD et du FFS, il y a pourtant de quoi douter car il faut dire que les communes de la Kabylie qui constituaient jusque-là leur chasse gardée, sont passées en nombre à d'autres formations, particulièrement le FLN et le RND.
La nouvelle attitude des chefs des partis politiques se confirme notamment à l'échelle locale. En effet, contrairement aux précédentes échéances où des candidats recouraient même à la grève de la faim pour dénoncer la fraude et tenter de récupérer leurs sièges, présentement ils cherchent tous les voies pour tisser des alliances avec les candidats des autres partis. Expliquant pour sa part la diminution dans le nombre des saisines déposées par les partis politiques, Abdelwahab Derbal, président de la Haute Instance de surveillance des élections a fait savoir que ce recul se justifie par le fait que les partis politiques et les candidats indépendants ont tous veillé sur la délégation d'un représentant au sein des bureaux du vote et lors de l'opération de dépouillement. Pour ce qui est des saisines déposées, Abdelwahab Derbal a indiqué qu'elles étaient minimes. «Pour preuve, 380 saisines ont été solutionnées sur place», a argué le président de la Hiise.
«Le nombre de saisines jugées de graves et qui ont nécessité leur transfert aux procureurs de la République pour les traiter sont au nombre de huit», a-t-il souligné. Il est à noter aussi que les réformes que le ministère de l'Intérieur a introduites ces dernières années concernant la révision du fichier électoral et l'assainissement de ce dernier a eu un impact positif. Ces mesures ont été appréciées par tous les partis politiques, toutes obédiences confondues.


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