Algérie

L'adieu des Cubains à Fidel Castro



L'adieu des Cubains à Fidel Castro
Tout repose désormais sur les épaules de Raul Castro qui, depuis dix ans, mène une ouverture progressive de l'économie cubaine. Il a été l'artisan d'un spectaculaire rapprochement avec les Etats-Unis et d'un retour progressif de Cuba dans le concert international. Agé de 85 ans, il a prévu de laisser le pouvoir à une nouvelle génération à partir de 2018.Le convoi transportant l'urne funéraire de Fidel Castro, mort vendredi 25 novembre, a rejoint hier Santiago de Cuba, berceau de la révolution castriste, au terme d'un périple de près de 1000 kilomètres à travers le pays. L'histoire retiendra qu'El Comandante est mort soixante ans, jour pour jour, après son départ, à bord de l'embarcation Granma, du port mexicain de Tuxpandu, accompagné de 81 autres Cubains, exilés comme lui après l'échec d'une tentative de coup d'Etat contre le dictateur Batista en 1953.Cette cérémonie a marqué la fin du deuil national, décrété pour neuf jours après son décès. Et c'est dans l'intimité que les Cubains ont enterré leur leader. Contrairement à ce qui était attendu, ces funérailles n'ont pas été retransmises en direct par la télévision d'Etat. La cérémonie s'est tenue en présence d'une trentaine de personnes. Les cendres de Fidel Castro ont été enterrées près d'un mausolée dédié aux victimes de l'attaque ratée de la caserne de Moncada, à Santiago en 1953, considérée comme l'acte fondateur de la révolution cubaine. Ce mausolée est situé à quelques mètres de celui de José Marti, père de l'indépendance de Cuba.Un legs à pérenniserCes funérailles avaient été précédées d'une courte procession des cendres de Fidel Castro vers le cimetière Santa Ifigenia, devant lequel était massée une foule de plusieurs milliers de personnes qui scandaient «Viva Fidel» au passage de l'urne recouverte d'une coque de verre, placée sur une remorque tirée par une jeep militaire. Le cimetière était fermé aux visiteurs depuis plusieurs jours, entretenant le doute sur l'apparence de la future sépulture d'El Comandante, qui avait cédé le pouvoir à son frère Raul en 2006 à la suite d'une grave opération intestinale.Pendant le deuil, autorités et médias d'Etat ont répété à l'envi que l'enjeu était désormais de pérenniser le legs du père de la révolution socialiste. Samedi soir, Raul Castro a juré, devant les cendres de son frère, de «défendre la patrie et le socialisme», lors d'une cérémonie d'hommage place de la Révolution Antonio Maceo de Santiago. Fidel «a démontré que cela est possible, qu'on peut renverser tout obstacle, menace, soubresaut, dans notre détermination à construire le socialisme à Cuba», a-t-il insisté.Il est vrai que Fidel Castro a défié seul la superpuissance américaine pendant 50 ans. Prenant de court beaucoup de Cubains, Raul Castro a néanmoins annoncé qu'aucun lieu ni monument ne porterait le nom de Fidel Castro à Cuba dans l'avenir. «Le leader de la révolution rejetait toute manifestation du culte de la personnalité et a été constant dans cette attitude jusque dans ses dernières heures», a-t-il expliqué. Un bel exemple que de nombreux dirigeants du Sud devraient suivre.«Non au culte de la personnalité»Plusieurs centaines de milliers de Cubains avaient, rappelle-t-on, assisté mardi dernier, place de la Révolution à La Havane, à une grande cérémonie d'hommage posthume à Fidel Castro en présence des dirigeants de la gauche latino-américaine, avant que ses cendres quittent la capitale cubaine. Lycéens, fonctionnaires, policiers et militaires, beaucoup ayant revêtu l'uniforme pour l'occasion, remplissaient cette esplanade emblématique mais aussi les avenues alentour, noires de monde en début de soirée. Les présidents vénézuélien, Nicolas Maduro, bolivien, Evo Morales, équatorien, Rafael Correa, et nicaraguayen, Daniel Ortega, avaient assisté aussi à la cérémonie en compagnie des plus hauts dirigeants cubains, dont le président Raul Castro.Auparavant, des dizaines de milliers de Cubains, souvent en pleurs, avaient comme la veille défilé jusque dans l'après-midi face aux portraits de Fidel Castro, exposés dans le mémorial du héros de l'indépendance José Marti sur la place de la Révolution, au centre de la capitale. Après ces adieux rendus par La Havane, l'urne contenant les cendres du Lider Maximo avait alors traversé le millier de kilomètres séparant La Havane de Santiago de Cuba, refaisant en sens inverse le chemin parcouru par le jeune Fidel dans sa «caravane de la liberté» lors du lancement de sa révolution, en 1959.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)