L'ADE, la tête sous l'eau

Pas moins de 25 communes de la wilaya de Béjaïa ont connu ces derniers jours une perturbation dans la distribution de l'eau potable en raison de la turbidité importante constatée au barrage Tichy-Haf, situé dans la commune de Bouhamza.Bien que le barrage de Tichy-haf soit rempli à 35% avec un apport d'eaux pluviales estimé à 3,7 millions de mètres cubes, suite aux dernières précipitations enregistrées dans la région, la problématique de la gestion et de la distribution de l'eau potable à Béjaïa demeure entière.
En effet, 25 communes de la wilaya de Béjaïa ont connu ces derniers jours une perturbation dans la distribution de l'eau potable en raison de la turbidité importante constatée au barrage Tichy-Haf (commune de Bouhamza). Ce pic de turbidité serait dû aux dernières pluies diluviennes qui se sont abattues, le week-end passé, sur la région de Béjaïa.
C'est du moins ce que nous a fait savoir hier le directeur de l'ADE (Algérienne des eaux) de la wilaya de Béjaïa, Abdenour Sahraoui, qui a toutefois tenu à rassurer la population béjaouie, en faisant état la reprise progressive, depuis hier après-midi, de la distribution de l'eau potable à travers les 25 communes alimentées depuis le barrage de Tichy-Haf. "Nous sommes parvenus à maîtriser la situation, puisque le problème de turbidité de l'eau au barrage Tichy-Haf est réglé.
La distribution de l'eau potable reprendra progressivement dès ce soir. Cela prendra le temps nécessaire pour le remplissage des conduites et réservoirs de notre réseau", a assuré M. Sahraoui. Et pour pallier ce manque d'eau, celui-ci a dit avoir pris les devants en procédant au renforcement du réseau alimentant le chef-lieu de wilaya dont les besoins journaliers en eau s'élèvent à 41 200 l/j, à travers la mise en service de six nouveaux forages d'une capacité de production de 5000 m3/j.
À cela s'ajoutent, a-t-il précisé, les travaux de grosses réparations effectués récemment sur les conduites principales alimentant la ville des Hammadites, qui présentaient des fuites importantes, notamment celle d'Ibachiren (Oued Ghir) et celle d'Oued Aguerioue, sur la côte est de Béjaïa. "Au total, nous avons pu récupérer 18 000 m3/j après ces travaux de grosses réparations.
C'est un apport considérable pour notre réseau de distribution", se félicite le premier responsable de l'ADE de Béjaïa, précisant que "la partie ouest de la ville de Béjaïa est actuellement alimentée à partir de la source bleue (El-Ainser Azegzaw), alors que la partie Est est alimentée par les forages d'oued Djemâa et d'oued Zitouna". Evoquant les contraintes auxquelles est confrontée son entreprise, M. Sahraoui pointe l'épineux problème de créances qui, au 30 septembre dernier, s'élèvaient à 164 milliards de centimes, dont 76 milliards détenus sur les ménages (soit 47%), 73 milliards sur les administrations publiques et les collectivités locales et 15 milliards sur les opérateurs économiques.
Il a soulevé aussi le nombre de fuites enregistrées quotidiennement à travers la wilaya, dont la plupart sont dues principalement à la vétusté du réseau d'AEP. "Nos services techniques travaillent d'arrache-pied pour colmater les fuites d'eau qui se déclarent çà et là. On arrive à réparer jusqu'à 75 fuites par jour, alors que notre objectif est de 84 opérations de réparation quotidiennes", a indiqué M. Sahraoui.
À noter que l'ADE gère la distribution de l'eau potable dans 17 communes sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa. "Notre entreprise chapeaute la gestion de la distribution des ressources en eau dans 17 communes, dont le nombre d'habitants représente 60% de la population globale de la wilaya de Béjaïa", a-t-il souligné.


KAMAL OUHNIA