«Trop de fuites et des réseaux vétustes» L’approvisionnement en eau est un véritable calvaire en Kabylie pour les habitants des villages et même ceux des villes en certaines périodes de l’année. Des régions entières sont en permanence confrontées à la pénurie de cette denrée, et rares sont les villages qui ne s’en plaignent pas, hiver comme été. Pourtant, et de l’aveu même de l’Algérienne des eaux (ADE), la wilaya reçoit en principe une moyenne de précipitations comprise entre 800 et 1000 mm/an. Avec la mise en service du barrage de Taksebt, les choses sont censées rentrer dans l’ordre. Les problèmes subsistent néanmoins. Les causes de certains d’entre eux sont relatives, toujours selon le responsable de l’ADE, à la vétusté des réseaux, d’où justement ces fuites constantes qui font que près de 30% de l’eau se perd dans la nature, et aussi du fait que les conduites des villages ne sont pas adaptées aux besoins.D’après la même source, la population de Tizi-Ouzou est alimentée essentiellement par des eaux souterraines, puisées à partir de nappes alluviales des oueds Sebaou, Aït Khellili, Rabta, Bouguedoura, Takhoukht, Djemaâ, Sidi Khelifa et Ouacifs, des eaux superficielles mobilisées à partir du barrage de Taksebt, des prises d’eau sur les oueds, des sources naturelles et, récemment, par les eaux provenant du dessalement de l’eau de mer à Tigzirt par exemple. Actuellement, les eaux souterraines constituent la source principale de la production en eau dans la wilaya. Une production qui se répartit en eaux souterraines pour 72%, en eaux superficielles pour 19%, en eaux de sources : 8% et en eau dessalée : 1%. La production totale annuelle est, selon les responsables de l’ADE, de 63 millions de m3. D’autre part, comme la majeure partie de la population desservie habite les villages haut perchés, avec des altitudes dépassant parfois les 900 mètres, en sus de l’éparpillement des 1380 villages de la région, il y a nécessité de multiplier les infrastructures de mobilisation, de transfert et de distribution, sans oublier l’énergie électrique nécessaire pour faire monter l’eau jusqu’aux villages. Selon l’ADE, les coûts en énergie électrique sont considérables. Ainsi, le coût spécifique de l’énergie par m3 d’eau produit à Tizi-Ouzou est trois fois supérieur au coût spécifique moyen national, ce qui fait de l’ADE le premier client de Sonelgaz. L’autre fait à relever concerne la plupart des réseaux de distribution, dont le linéaire dépasse les 2000 km, constitués généralement par des extensions des bornes fontaines faites souvent sur des initiatives individuelles, ne répondant à aucun critère technique et engendrant de ce fait des difficultés supplémentaires dans la régulation de la distribution de l’eau. Ceci dit, l’augmentation des besoins en eau de la population et le manque enregistré seront en partie atténués, nous dit-on, par le renforcement à partir des transferts du barrage de Taksebt et des transferts depuis le barrage de Koudiat Acerdoun, dans la région de Bouira, pour la partie sud de la wilaya, et aussi par l’apport des eaux du futur barrage de Souk Tleta, sur le CW 128. Un barrage qui renforcera celui de Taksebt pour l’alimentation en eau de la région d’Alger et de Boumerdès.
Posté Le : 20/01/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com