L'ADE de Sidi Bel-Abbès au bord de l'asphyxie

Les créances sont estimées à 117 milliards de centimes.Eu égard au volume financier dû à un manque à gagner en raison notamment des créances qu'elle détient sur ses clients, l'Algérienne des eaux (ADE) de la wilaya de Sidi Bel-Abbès est confrontée à de grandes difficultés financières. À cela s'ajoute le blocage de son compte bancaire depuis janvier 2020 au motif d'une dette vis-à-vis de Sonelgaz de Tlemcen de 25 milliards centimes due au titre de la consommation d'énergie électrique (transfert d'eau à partir du barrage de Sidi Abdelli). Ce déficit a eu un impact négatif sur son fonctionnement, surtout pour ce qui est de la gestion publique, à savoir "les interventions sur les réseaux d'AEP, la réparation des fuites, l'achat des pièces de rechange, les salaires des employés, soit 4,5 milliards centimes/mois", a déclaré à Liberté Lakhdar Salah, directeur de wilaya de l'ADE. Selon notre interlocuteur, les créances sont estimées à 117 milliards de centimes, dont 95 milliards sur les ménages et 22 milliards sur les administrations et collectivités locales.
À ce propos, il a signalé que des campagnes d'information ont été lancées à l'adresse des abonnés ordinaires pour les sensibiliser et les inciter à s'acquitter de leurs dettes envers l'ADE : "En ce sens, des facilités sont accordées aux débiteurs afin qu'on puisse recouvrer ces créances qui vont nous permettre de faire face à de nombreuses charges, surtout celles liées à la consommation de l'électricité et l'entretien du réseau." Abordant le volet relatif à la gestion et à l'approvisionnement des populations en eau potable durant l'été, où la demande est en hausse, malgré les insuffisances dues à un important déficit en matière de mobilisation de ressources en eau, le directeur de wilaya de l'ADE a expliqué que "les réserves actuelles des quatre barrages alimentant la wilaya de Sidi Bel-Abbès en eau potable dépassent 40 millions de mètres cubes et suffisent amplement pour passer un été serein".
"À ce propos, un plan de gestion spécial et des moyens ont été mis en place, notamment avec un approvisionnement de 108 000 m3/j pour l'ensemble des communes de la wilaya, dont 50 000 m3 pour la ville de Sidi Bel-Abbès, pour éviter les perturbations, à condition qu'il y ait une utilisation rationnelle de cette ressource. Pour cela, nos effectifs ont été renforcés afin d'améliorer les prestations et renforcer leur présence sur le terrain." Et d'ajouter : "Durant cette saison estivale, on a un seul problème qui persiste encore à Sidi Bel-Abbès, celui des étages supérieurs des immeubles qui ne sont pas alimentés en eau potable, notamment à la cité le Rocher, Sidi Yacine et Adim-Fatiha, en raison de l'absence d'entretien nécessaire des bâches d'eau des bâtiments par leurs occupants, l'extension de la ville au niveau de la zone nord et le nombre d'abonnés qui a doublé, alors que le volume d'eau n'a pas changé.
" Pour ce qui est du problème des branchements illicites qui porte énormément préjudice au réseau de distribution d'eau, Lakhdar Salah a indiqué que 35 cas seulement ont été recensés et sont actuellement en cours de traitement par les services techniques de l'ADE : "Quant aux fuites au chef-lieu de wilaya, elles ne sont pas importantes et leur nombre a presque diminué suite à l'opération de réhabilitation des réseaux, soit 80 km."


A. BOUSMAHA