Le gouvernement prévoit la révision de l'arsenal juridique et
réglementaire régissant les activités commerciales.
Il obligera en premier le
producteur à appliquer des prix de vente en tenant compte du coût de production
majoré d'une marge raisonnable qui sera énoncée par voie réglementaire.
Le producteur sera tenu
d'afficher ses prix de vente et de fournir une facture à l'acquéreur. A défaut,
il sera confronté à la saisie de la production sur le marché, au dépôt ou
durant son transfert. Il paiera en plus une amende entre 200.000 et 500.000 DA
s'il est agriculteur et entre 500.000 et 1.000.000 DA si c'est un producteur
industriel. La loi de finances complémentaire à venir introduira une
disposition légale conditionnant le droit d'accès aux soutiens publics «par le
respect de prix justes».
Les grossistes auront aussi leur
marge sur la vente en gros et se devront de délivrer une facture à l'acquéreur.
Les prix de cession devant se situer dans le cadre maximal de cette marge
doivent être affichés. En cas de non respect de ces dispositions, en plus de la
saisie de la marchandise, les grossistes ou mandataires des produits agricoles
s'acquitteront d'une amende allant de 500.000 à 1.000.000 DA et ceux des biens
industriels ou importateurs de produits agricoles ou industriels paieront de
1.000.000 à 10.000.000 DA. «La récidive sera punie par une peine
d'emprisonnement de 3 à 5 ans et d'une radiation définitive du registre du
commerce», est-il mentionné.
Les détaillants devront eux aussi
produire la facture d'acquisition du produit distribué. Un produit dont le prix
de vente devra être situé dans le cadre maximal de la marge dont bénéficient
les détaillants qui sont tenus aussi d'afficher les prix et de délivrer une
facture à l'acheteur. A défaut, ils écoperont des mêmes sanctions que les
producteurs agricoles ou industriels. «La récidive est punie par une peine
d'emprisonnement de 3 à 12 mois et de la radiation définitive du registre du
commerce.»
Le gouvernement affirme que les
marges seront fixées sur la base de ce qu'il appelle «un véritable régime
normatif défini par catégories de production et par catégories d'opérateurs
concernés». Les marges de bénéfice devront tenir compte, dit-il, «pour les
agriculteurs et les éleveurs d'une fourchette de gain raisonnable garantissant
par exemple entre 20% et 30% de bénéfice». Pour les autres catégories de
commerçants, elles devront être toujours «raisonnables en tenant compte des
prix de production, de sortie d'usine, du prix d'achat et des dépenses
engagées».
Le gouvernement reconnaît plus
haut que telle que mise en place, la libéralisation économique a engendré
diverses pratiques spéculatives. Cette situation qui, dit-il, dure depuis des
années a des conséquences préoccupantes notamment «la dénaturation du cadre
macroéconomique national avec une inflation pour 2009 de plus de 5% et ses
effets réducteurs sur le taux de croissance du PIB». Il avoue ainsi que
l'inflation «importée» a été nulle «avec un euro stable et une déflation chez
nos fournisseurs traditionnels». Les prix de la production industrielle locale
ont peu varié, les prix administrés n'ont pas été revus. En plus, l'ONS
confirme que «cette inflation est d'abord le fait des produits agricoles,
notamment les produits frais qui ont connu une hausse de 21%».
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Posté Le : 24/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com