Algérie

L'activité commerciale face à une gestion archaïque



Nous allons mettre l'accent sur la valorisation des ressources humaines qui ne se manifeste pas dans le secteur du commerce, un maillon stratégique dans la sphère économique, mais aussi un secteur considéré par les décideurs comme étant du second collège.
Le secteur du commerce ; en dépit de la «ponte» de quelques séries de lois, malheureusement à  l'échelle locale, il apparaît clairement qu'il n'est toujours pas sorti de son hibernation. Il suffit de s'enquérir de l'état des lieux, pour se rendre compte des conséquences de la mise en application de l'organigramme actuel. En effet, cela a généré des difficultés, notamment au niveau des services du contrôle et celui du contentieux. Plus grave encore, l'Etat semble faire la sourde oreille sur les besoins élémentaires des fonctionnaires de l'administration du commerce de la wilaya de Tipasa, notamment les bureaux de travail trop exigus. Ces bureaux ne peuvent plus contenir le nombre de fonctionnaires de cette administration. Le travail s'effectue à  la chaîne. Chacun devra attendre son tour pour occuper un bureau et par la suite accueillir un opérateur. L'idée de créer des subdivisions commence à  faire son chemin après la création d'une structure à  Koléa. La direction du commerce de la wilaya est à  la merci des chefs de daïra pour acquérir des bureaux afin d'y installer quelques-uns de ses agents.
La politique de proximité
70% de l'effectif de cette direction sont constitué des cadres. Or, le déficit est criant en matière d'effectif des autres catégories de personnel, notamment les agents de maîtrise et même les agents techniques. Le déséquilibre de l'effectif dans l'administration mérite une attention particulière de la tutelle. Pour toute une direction de wilaya, il est navrant de constater qu'il n'existe que 2 chauffeurs sur un effectif global d'une centaine de personnes. Les demandes des postes budgétaires ou des promotions des fonctionnaires de la direction du commerce de Tipasa, selon le mérite ou l'ancienneté, ne sont jamais satisfaites. Il n'y a point de transparence et d'objectivité lorsqu'il s'agit de dotation ou de promotion. Pire encore, les plans d'évolution des carrières sont inexistants. «Suivant la réglementation, 47% de l'effectif de cette direction du commerce de la wilaya de Tipasa ouvrent droit à  la promotion», selon un fonctionnaire. La formation des fonctionnaires de cette direction ne constitue pas une préoccupation importante chez les tuteurs. Le chapitre de la formation relève uniquement de l'administration centrale. Le personnel « chanceux » qui avait bénéficié d'une miraculeuse formation ne fait même pas l'objet d'une évaluation pour s'enquérir de l'impact de sa formation de courte durée sur son travail quotidien. Par conséquent, la formation initiée par l'administration centrale du commerce ne suscite pas l'intérêt, du moment qu'elle n'entraîne pas des changements pour ces fonctionnaires. Depuis sa création, la direction du commerce de Tipasa n'a jamais bénéficié d'une bourse d'étude pour permettre à  un ou deux fonctionnaires de se perfectionner et de s'enrichir à  travers les expériences des pays développés, afin de transmettre par la suite son savoir à  ses collègues. Le déficit en communication interne enfonce la situation des différents services dans un environnement hostile à  l'efficacité et la rapidité des liaisons interservices. Autant d'éléments qui déconcentrent les fonctionnaires et les démotivent.
Prolifération de pseudos exportateurs
Lors de cette rencontre entre les opérateurs économiques et l'administration locale du commerce de Tipasa, l'exportateur des métaux ferreux et non ferreux interpelle les fonctionnaires du département ministériel de Mustapha Benbada, en déclarant : «Les autorités nous ont négligés, alors que l'Etat n'a pas mis des garde-fous pour l'exportation de cette matière, d'où la prolifération des pseudos exportateurs». «Il faut développer cette industrie, car elle rapporte 800 millions d'euros pour le Trésor public et fait travailler 40 000 employés.
Personnellement, je suis à  l'arrêt depuis 2 années. Alors pourquoi veut-on arrêter cette activité ' J'avais envoyé aux hautes autorités de notre pays une proposition de 21 points compte tenu de ma longue expérience dans mon domaine», affirme-t-il avant d'ajouter que «j'insiste pour demander à  l'Etat de mettre en place les organes de contrôle financiers, douaniers et fiscaux, afin de pouvoir assainir cette filière et je peux vous assurer que 95% de tous nos problèmes seront résolus.
Dans le cas où l'Etat décide de sévir, je peux vous garantir la disparition de 50% des exportateurs des métaux ferreux et non ferreux qui continuent d'activer dans l'opacité au détriment de l'intérêt national.
Il n'existe pas une usine qui fabrique les lingots de cuivre chez nous. Une usine coûte très chère et elle n'est pas rentable, car il faut investir 100 millions d'euros pour une production mensuelle de 500 tonnes de lingots de cuivre. Nous fabriquons la matière première, car nous achetons en vrac des produits que nous devons traiter avant de les exporter et par conséquent importer les devises pour le Trésor public. Nous sommes avant tout des opérateurs privés algériens et n'avons pas un autre pays de rechange», conclut-il. En effet, il faut rappeler qu'il y a eu l'établissement par les pouvoirs publics d'un cahier des charges pour règlementer l'activité des exportateurs, d'ailleurs mis en application à  partir du mois d'avril 2007 après le gel de cette activité en 2006. Or, la loi de finances complémentaire 2009 vient de suspendre l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, mais aussi l'exportation des peaux brutes. Les pouvoirs publics semblent décidés à  favoriser la création d'une industrie nationale de récupération, transformation et production de lingots de cuivre.
Le président du comité national des métaux ferreux et non ferreux défie l'Etat sur la rentabilité d'un investissement pareil et s'interroge sur l'objectif réel de certains décideurs à  vouloir coûte que coûte construire ce type d'usine, alors que cela n'est pas rentable pour l'économie nationale. Un autre producteur dans le secteur de l'agro-alimentaire dénonce l'imposition de la taxe douanière sur la matière première importée.
«L'Etat ne protège pas la production locale, dit-il, je suis encore étonné par cette multitude d'importations des biscuits qui s'écoulent à  des prix qui défient toute concurrence, sachant que nous maîtrisons la gestion des coûts. Ceci dit, il y a des problèmes de traçabilité et j'en passe», affirme-t-il.
«Tout le monde prétend àªtre importateur en Algérie, nous mangeons n'importe quoi et buvons n'importe quoi», indique un autre intervenant qui invitent les pouvoirs publics à  procéder à  la réforme des directions du commerce de wilayas et l'administration centrale, avant de s'engager dans la réforme du secteur du commerce en Algérie, si réellement il y a cette volonté à  inculquer au secteur une autre dimension, à  l'image des économies performantes qui maîtrisent parfaitement l'activité commerciale et garantissent une stabilité dans l'intérêt général. A cet égard, l'Algérie a suffisamment de moyens.
En somme, toute une série de problèmes posés et recommandations proposées avait été notée.
La direction du commerce de Tipasa compte expédier un canevas très bien rempli à  sa tutelle. La conjoncture actuelle l'exige. Mais dans la réalité, les barons demeurent intouchables et la réglementation restera difficilement applicable.
C'est au sein de cet environnement versatile qui fonctionne au gré du temps, que le secteur du commerce tente de se frayer une voie. L'obstacle s'avère en fait incontournable.                         


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