Au troisième jour de la grève des cheminots, toutes les régions couvertes par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ont été touchées par le débrayage entamé dimanche.
La grève s'étend donc à l'Est après s'être propagée à l'Ouest. Toutes les destinations sont bloquées, au grand désespoir des 60 000 usagers qui font appel quotidiennement à ce moyen de transport.
Selon El Hadi Chemoune, syndicaliste, membre du Conseil des participations de l'entreprise, la région du Constantinois a rejoint le mouvement de protestation. Les régions de l'Ouest et du Centre sont en grève depuis le début de la semaine. Tous les trains sont à quai. «Le résultat est satisfaisant», a-t-il déclaré hier en guise de commentaire sur la grève «massivement suivie par les cheminots». Notre interlocuteur avance un taux de suivi atteignant les 100% dans les régions du Centre et de l'Ouest. Dans le Constantinois, le suivi varie entre 50 et 100%. «Nous espérons atteindre un suivi de 100% dans les prochains jours, si la direction ne daigne pas répondre aux revendications de 12 000 travailleurs», soutient le même syndicaliste.
Selon la Fédération nationale des cheminots, qui soutient le mouvement initié par les travailleurs, «il n'y a aucune volonté de la direction générale de mettre fin à cette situation». Les cheminots réclament le versement du rappel de l'augmentation du salaire à effet rétroactif à partir de 2009. L'entreprise s'est engagée au règlement de ces dus le 3 octobre dernier, mais lors d'une réunion tenue le 12 octobre, «M. Benamar, premier responsable de cette entreprise, a déclaré que la SNTF n'a pas les moyens financiers pour payer ces montants, ce qui est considéré comme inadmissible par les travailleurs», explique le même syndicaliste. C'est la principale revendication des protestataires, qui s'interrogent également sur la «pertinence» des propos du directeur. «Comment parle-t-on d'une situation financière difficile derrière l'impossibilité d'honorer les engagements vis-à-vis des travailleurs alors que le trafic et le rythme de travail de l'entreprise reflètent, au contraire, une bonne santé '», s'interroge un syndicaliste.
Dans une déclaration précédente à la presse, le directeur des ressources humaines de la SNTF, Noureddine Dakhli, a confirmé qu'au début de l'année en cours, la direction générale avait négocié différentes plateformes de revendications qui ont abouti à un protocole d'accord signé entre la direction générale et la Fédération nationale des cheminots sur une augmentation salariale de 5% avec un rappel à partir de janvier 2011. «Cependant, la direction générale a été surprise, le 3 octobre, par une autre revendication exigeant un rappel non pas depuis janvier 2011 mais septembre 2009», explique le même responsable, qui indique que des pourparlers sont engagés pour arriver à un compromis. Pour les grévistes, «la direction n'a pas encore donné de signal attestant une quelconque volonté de régler la situation».
Au contraire, accusent certains travailleurs, les premières mises en demeure commencent à affluer. «La direction pousse au pourrissement», dénonce-t-on également. Pour la Fédération des cheminots, l'action sera illimitée jusqu'au versement de la totalité des montants.
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Posté Le : 19/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fatima Arab
Source : www.elwatan.com