Algérie

L'action culturelle de proximité tourne au ralenti Faute de politique municipale et de moyens adéquats



L'action culturelle de proximité tourne au ralenti                                    Faute de politique municipale et de moyens adéquats
La nouvelle loi régissant le mouvement associatif a sensiblement recentré le rôle de ce type d'entreprise. De l'avis des acteurs concernés, cette législation, issue des réformes d'avril 2011, vise deux objectifs principaux : réduire l'omnipotence de l'Administration pour donner aux associations un peu plus d'autonomie, d'un côté et faire le toilettage du fichier associatif qui comprenait de nombreuses organisations parasitaires, de l'autre côté. La mise en conformité du tissu associatif par rapport aux nouveaux statuts s'est, en effet, soldée par l'éclipse d'un nombre important de collectifs qui étaient en hibernation depuis belle lurette. Sans dresser
de bilan chiffré à ce sujet, l'Administration concernée estime que cet assainissement a touché des associations dans diverses sphères d'activités (culture, sport, social). La création d'une nouvelle structure et le renouvellement des instances d'une association déjà existante sont, désormais, soumis à des critères très stricts dont le rapport d'un huissier pour justifier le respect des procédures légales. Les comptes et les bilans financiers doivent, également, être préalablement validés par un expert-comptable agréé pour garantir la transparence et l'usage efficient des ressources financières. Ces nouvelles mesures ont, évidemment, disqualifié les profiteurs qui avaient la fâcheuse habitude de se sucrer sur les fonds et les subventions publiques accordés aux associations.
Dans le domaine culturel, les responsables de ce dossier relèvent une relative constance dans le nombre d'organisations agréées. En général, cette opération «nettoyage» n'a pas eu de conséquences notables sur le champ culturel ou celui des manifestations organisées. A Bejaïa, les rendez-vous culturels, majeurs sont à l'actif du mouvement associatif, local. Les journées cinématographiques de Béjaïa sont, annuellement, organisées par l'association «Project'heurts», en partenariat avec des établissements publics et privés. Son homologue «Cinéma et Mémoire» promeut les rencontres du film documentaire. On dira autant pour «Adrar N'Fad» et le festival de la poésie Amazigh «Thiguelzi» et le festival du monologue et one man show, la ligue des activités culturelle d'Amizour et le festival du théâtre amateur, «Le café littéraire», «L'étoile culturelle d'Akbou» et son carrefour culturel, les promoteurs associatif du festival musical de Djoua et tant d'autres encore qui se spécialisent dans l'histoire et patrimoine (Gehimab, Tiklat, Citadelle-Casbah') ou la sauvegarde de l'artisanat et des savoirs ancestraux. Toutes ces organisations et d'autres n'ont pas rencontré de difficultés particulières à s'adapter aux nouveaux textes, malgré le peu d'attention des assemblées populaires communales.En effet, les aides étatiques, accordées aux associations sportives et caritatives sont, souvent, plus conséquentes. Il est vrai que les APC et le fonds de wilaya (APW) concourent aux événements culturels, promus par des associations, mais leur contribution reste des plus timides. Pour parachever leur montage financier, les associations culturelles se tournent, régulièrement, vers les sponsors privés et l'appui, plutôt discret, de particuliers. S'agissant de l'action directe des collectivités locales dans ce domaine, les communes ont beaucoup à faire pour dynamiser les établissements mis sous leur tutelle. Les centres culturels, les bibliothèques municipales et les salles de cinéma sont quasiment à l'arrêt ou tournent au ralenti. Les assemblées populaires, communales, fraîchement élues, sont appelées à réfléchir sérieusement à une meilleure exploitation de ce potentiel pour pérenniser l'action culturelle à l'échelon local. Un engagement plus appuyé envers les opérateurs associatifs est, par exemple, de nature rentabiliser toutes ces infrastructures.
K. A.


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