Algérie

L'acharnement contre les militants dénoncé


La ville des Genêts a, encore une fois, confirmé son statut de capitale de la lutte pour le changement, tant des militants de plusieurs wilayas du pays ont pris part à cette manifestation.La vague d'arrestations suivie de mise sous mandat de dépôt de nombreux militants à Tizi Ouzou, durant la semaine écoulée, a été au centre des dénonciations des manifestants qui ont participé, hier, à la marche du 124e vendredi de l'insurrection populaire pour le changement radical du système.
Comme chaque vendredi, il n'était pas encore 13h, lorsque les premiers groupes de manifestants ont commencé à se rassembler sur l'esplanade du stade du 1er-Novembre.
Le soleil était à son zénith et l'air irrespirable en raison de la suffocante chaleur qui a marqué la journée d'hier, mais cela paraissait insuffisant pour décourager les irréductibles du mouvement populaire qui tenaient à crier haut et fort leur colère et leur indignation après la récente vague d'arrestations qui a ciblé à la fois des manifestants du mouvement populaire et des militants politiques connus dans la région, à l'instar de Hamou Boumedine, de Bouaziz Aït Chebib, de Hocine Azem et de Nordine Aït Hamouda.
"Pour la libération immédiate de Hamou Boumedine et de tous les détenus d'opinion", "L'opinion n'est pas un délit. Libérez les détenus", lit-on sur deux larges banderoles déployées avant même l'entame de la marche.
À 14h, la foule s'ébranle enfin avec une demi-heure de plus que les précédentes marches et, tout au long de l'itinéraire suivi, ses rangs ne cessaient de grossir à fur et à mesure que les nombreux manifestants qui attendaient à l'ombre des arbres et des immeubles la rejoignaient.
"Libérez les détenus", "Libérez Hamou", scandait-on dans les différents carrés de cette marche où un grand nombre de portraits de détenus ont été brandis.
La marche d'hier, qui a eu lieu trois jours après la date anniversaire de l'assassinat de Mohamed Boudiaf, l'unique Président qui a pu gagner l'estime du peuple algérien, assassiné en direct à la télévision le 29 juin 1992, et à trois jours de la célébration de la Fête de l'indépendance du pays, a été une occasion pour les manifestants de rendre hommage aux héros de la Révolution, notamment Boudiaf, Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem et d'autres encore dont de nombreux portraits ont été brandis.
"Libérez l'Algérie. Libérez le peuple", "1962 ? 2021 : Basta à la dictature", "Pouvoir au peuple", "Pour une Algérie libre et démocratique", "Heureux les martyrs qui n'ont rien vu", lit-on sur différentes pancartes portées par les manifestants qui scandaient, à l'occasion, "Istiklal", "Djazaïr hourra démocratia" et d'autres slogans encore dénonçant la justice et tous les hauts responsables du pays.
Comme chaque vendredi depuis l'interdiction totale des marches populaires dans la plupart des autres villes du pays, la ville de Tizi Ouzou a, encore une fois, confirmé son statut de capitale de la lutte contre le système tant des militants de plusieurs wilayas du pays ont pris part à cette manifestation qui, faut-il le souligner, a enregistré, hier, un petit recul en nombre de participants. Petite ombre au tableau : le Comité national pour la libération des détenus a annoncé l'arrestation de six manifestants dans un barrage de police à la fin de la marche.

Samir LESLOUS
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