Algérie

L'accréditation des fondations allemandes en question



Le gouvernement d'Ouyahia a signifié une fin de non-recevoir à la demande d'agrément formulée par les fondations allemandes en Algérie mais a accepté la nomination d'un nouveau représentant résident à la tête de la fondation Friedrich Naumann. «Nous avons reçu le refus de l'Algérie à notre demande d'agrément avant même la visite de notre chancelière», nous a dit mercredi dernier à Berlin la responsable de la division Afrique/Pays méditerranéens de la fondation Friedrich Naumann. La demande d'agrément a été formulée il y a quelques jours par cette fondation dans l'espoir certain de faire peser positivement sur la réponse par la visite à Alger d'Angela Merkel les mercredi et jeudi prochains. Il n'en a été rien. Selon nos interlocuteurs à Berlin, le ministère algérien des Affaires étrangères leur a fait savoir depuis une quinzaine de jours déjà que le gouvernement refuse d'accorder l'agrément aux fondations allemandes activant en Algérie. En plus de la fondation Naumann qui est proche du parti libéral allemand, celle de Friedrich Ebert qui est elle aussi financé par le SPD (parti dans la coalition gouvernementale) et l'institut Goethe travaillent sans autorisation légale du gouvernement algérien et n'ont par conséquent aucun statut. Au ministère allemand des Affaires étrangères qui les finance, il est «souhaité» que l'institut Goethe ait un statut «pour pouvoir par exemple avoir un siège puisqu'il est logé dans les locaux de l'ambassade d'Allemagne à Alger, un siège avec les commodités sécuritaires nécessaires y compris celles parant aux catastrophes naturelles». Présentes depuis plusieurs années en Algérie, ces fondations craignent de voir leurs activités suspendues du jour au lendemain. «On travaille sans autorisation, à n'importe quel moment on peut nous faire partir, on vit une situation d'insécurité, les procédures administratives sont très dures, c'est très lent», a lâché notre interlocutrice à Berlin. Elle estime que «la décision est centralisée mais on voudrait bénéficier du statut d'organisation internationale pour ne pas payer les impôts par exemple», nous dit-elle. Il est souligné que «pour l'instant, notre travail est très aléatoire, nous ne pouvons pas tracer de programmes sur le long terme, seul un statut légal nous permet de le faire». L'on rappelle que l'institut Goethe et les fondations Ebert et Naumann ont fait poser leur problème de statut par le président fédéral lorsqu'il est venu à Alger en début d'année. «Merkel pourrait peut-être le poser, on ne le sait pas encore», est-il indiqué. En attendant, les Allemands viennent de nommer Alexander Knipperts comme représentant résident de la fondation Naumann à Alger. Il prendra ses fonctions au mois de décembre prochain. «Je commencerais par faire un état des lieux et de voir après quelles seraient les perspectives, c'est difficile de démarrer un processus qui a été arrêté pendant une année», nous a-t-il déclaré à Berlin. Il fait savoir que la fondation a cependant en chantier «un programme de formation avec l'école de la magistrature en matière de communication que des professeurs allemands enseignent aux juges algériens». La fondation coopère aussi avec le CREAD ainsi que les sections d'Alger et de Batna de SOS femmes en détresse.





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