Algérie

L'accord inter-libyen menacé de nullité



L'accord inter-libyen menacé de nullité
Tout semble indiquer que l'accord paraphé ce jeudi à Skhirat par les représentants des parties libyennes en conflit connaîtra un sort similaire à celui signé en octobre au même endroit, et toujours sous l'égide de l'ONU.Sitôt signé, le nouvel accord de Skhirat a été rejeté par le président du Parlement libyen de Tobrouk, qui jouit de la reconnaissance internationale. En effet, le chef du Parlement de Tobrouk, Aguila Saleh, a affirmé jeudi dans un communiqué, rapporté par le site d'informations libyen "Libyaakhbar", qu'il rejetait le contenu de ce document, tout en soulignant que "le gouvernement d'union nationale s'opposait à la dignité nationale". Il a également ajouté que toutes les décisions prises en dehors de l'hémicycle du Parlement étaient "anticonstitutionnelles et illégales." Même son de cloche chez le patron de l'armée libyenne, le général à la retraite Khalifa Haftar, qui a indiqué avant la signature de l'accord ne pas être satisfait du contenu.Rappelons que lors d'une réunion mardi dernier à Malte, le président du CGN, Nouri Abou Sahmein, et le chef du Parlement reconnu, Aguila Saleh, avaient en effet affirmé, lors d'une rencontre inédite, que ceux qui signeraient l'accord à Skhirat ne le feraient qu'à titre individuel et non au nom de leur parlement respectif. Ils sont plutôt favorables à la "déclaration de principes" inter libyenne sur un gouvernement d'union, signée début décembre à Tunis entre représentants des deux Parlements, un processus alternatif à celui de l'ONU. Ce rejet met dans l'embarras les signataires, l'ONU et la communauté internationale, qui n'a pas caché sa satisfaction de voir les parties libyennes s'entendre sur une sortie de crise. La mise en application de cet accord, signé par des membres des Parlements rivaux ? l'Assemblée basée à Tobrouk et reconnue par la communauté internationale et le Congrès général national (CGN) siégeant à Tripoli ? ainsi que par des hommes politiques et des représentants de la société civile semble ainsi loin d'être acquise. Ceci étant, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale basé à Tripoli, dirigé par l'homme d'affaires Fayez el-Sarraj et composé de 17 ministres dont deux femmes, est la principale disposition de l'accord de Skhirat. Celui-ci stipule également l'établissement d'un conseil présidentiel pour une période de transition de deux ans qui devra s'achever par des élections législatives. Faisant référence à ceux qui s'opposent à ce document, l'émissaire onusien, Martin Kobler, a déclaré que "la porte est toujours ouverte pour tous ceux qui n'étaient pas ici aujourd'hui". Face à cette confusion, la mission de l'ONU pour la Libye n'a pas encore dit comment elle comptait mettre en ?uvre l'accord lequel, selon Mahmoud Abdelaziz, membre du CGN, "ne fera que compliquer la situation." Il est allé jusqu'à déplorer qu'après "deux gouvernements et deux Parlements. Maintenant, nous allons nous doter d'un troisième gouvernement au lieu de réunir les deux autorités rivales." Au vu des divergences entre leurs hommes politiques, les Libyens ne sont pas près de voir le bout du tunnel




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