Algérie

L'accord en bonne voie



L'accord en bonne voie
Les mouvements de l'Azawed ont pris conscience des enjeux et des attentes de la populationMême s'ils ont soufflé le chaud et le froid, durant plusieurs semaines, les mouvements de l'Azawed ont pris conscience des enjeux et des attentes de la population.La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui représente les divers groupes rebelles touareg, vient parapher, aujourd'hui à Alger, l'accord de paix au Mali, après plusieurs semaines de valses-hésitations, ponctuées par d'intenses consultations jugées nécessaires par les représentants du Nord malien.Cette nouvelle a été confirmée hier soir par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il s'agit là d'une information qui consacre le long et patient travail de la médiation, décriée par certains pays irrités par le rôle et l'influence déterminante de l'Algérie dans la région. Ce que semblent oublier les détracteurs, c'est que la démarche de la diplomatie algérienne n'est pas motivée par la quête quelconque d'un leadership, au demeurant légitime, mais bel et bien par le souci constant de la sécurité et de la stabilité des Etats voisins dont les conflits ont des retombées incontestables sur ses propres zones frontalières.Ce qui est vrai pour la Libye l'est donc tout autant pour le Mali dont l'intégrité et la paix constituent un enjeu essentiel, impactant par-là même la démarche, affirmée depuis des mois, de la diplomatie algérienne qui n'a lésiné sur aucun moyen pour réunir les parties concernées et les accompagner dans les négociations afin d'obtenir un accord consensuel au profit du peuple malien.Le couronnement de ces efforts, avec le paraphe par la CMA, à Alger, de l'accord intervenu le 1er mars dernier, ouvre donc la voie à la signature officielle prévue le 15 mai à Bamako, signature à laquelle ont vigoureusement appelé les Etats-Unis, la France et d'autres puissances soucieuses de voir réunies les conditions d'une sécurisation et d'une stabilisation du Sahel.Nul doute que la conjonction de toutes ces invites a fortement pesé sur le déroulement des évènements, de sorte que la réconciliation donnée par certains milieux comme impossible n'est plus désormais aléatoire et qu'au contraire il appartiendra à l'ensemble des parties maliennes d'y travailler en toute bonne foi.Même s'ils ont soufflé le chaud et le froid, durant plusieurs semaines, les mouvements de l'Azawed ont pris conscience des enjeux et des attentes de la population, au nord comme dans les autres régions du Mali et leur engagement à parapher l'accord pour lequel ils se sont abstenus en mars revêt une signification manifeste quant à leur volonté d'oeuvrer malgré tout à la paix.La CMA avait en effet refusé de le signer avant l'ajout d'un amendement reconnaissant l'«Azawad» (nom utilisé par les Touareg pour le nord du Mali) comme «entité géographique, politique et juridique», exigence qui ne pouvait être acceptée dès lors qu'elle remet en question l'unité et l'intégrité du pays.Le texte de l'accord prévoit la création d'Assemblées régionales dotées de pouvoirs conséquents, élues au suffrage universel direct, mais, contrairement aux revendications de la CMA, il n'y est question ni d'autonomie ni de fédéralisme; l'Azawad étant simplement reconnu comme une «réalité humaine» sans autre implication politique.Cela étant, le représentant de l'ONU, responsable de la Minusma, Mongi Hamdi, avait anticipé les progrès dès la fin avril en exprimant «l'espoir et la conviction que le processus d'Alger sera couronné de succès par la signature de l'Accord le 15 mai prochain par toutes les parties prenantes maliennes, parce qu'il n'y a pas d'autre choix que de s'inscrire dans la logique de paix».Le Conseil de sécurité de l'ONU avait également appelé la rébellion à dominante touarègue, réunie au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), à parapher l'accord, fruit de longues et difficiles négociations depuis juillet 2014, sous peine de subir diverses sanctions.C'est ce qui a conduit la Minusma à reconnaître que cette signature tant espérée «n'est que la première étape d'un long chemin vers la paix, la sécurité, la réconciliation et le développement que suppose la poursuite du dialogue». Reste à souhaiter que le premier pas franchi, les uns et les autres feront preuve de bonne volonté pour traduire les engagements pris en actions véritables pour parvenir à ces objectifs de longue haleine.




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