Algérie

L'accord de réduction toujours à l'épreuve



L'accord de réduction toujours à l'épreuve
Les réunions des pays de l'Opep qui se suivent sont, essentiellement, destinées à convaincre le marché que les signataires de l'accord sont toujours en phase avec leur résolution. La réunion mensuelle de suivi de l'accord, prévue aujourd'hui à Vienne, semble s'inscrire dans la même logique. Mais force est de constater qu'à chaque réunion, l'Opep ne fait que renforcer les incertitudes sur sa démarche.Pour les observateurs, il est difficile d'imaginer que quelque chose d'exceptionnel sortira de cette réunion, qui a lieu deux semaines à peine après celle d'Abou Dhabi durant laquelle les participants n'ont pas vraiment fait d'annonces notables. Il est donc fort probable que la réunion d'aujourd'hui n'achoppera sur rien de concret, mettant encore plus la résolution de l'Opep à l'épreuve.Pourtant cette réunion est attendue par les marchés.L'Opep a de plus en plus de difficultés à discipliner ses membres, qui ont tendance à dévier des accords de production. Le royaume saoudien, lui-même, qui s'impose pourtant comme le chef de file de l'Opep et comme le premier défenseur des quotas pétroliers, a dépassé ses objectifs de production mensuels en juillet. Ces écarts doivent rester ponctuels, au risque de briser la confiance que les investisseurs accordent à l'organisation dans sa capacité à rééquilibrer le marché, d'autant plus que celui-ci fait face à d'autres défis de taille, comme le retour de grands producteurs tels que la Libye et le Nigeria.Dans son dernier rapport mensuel sur le marché pétrolier, l'AIE avait mis en garde certains pays producteurs qui ne tiennent pas leurs promesses de réduction de la production. "Il y aurait plus de confiance dans la pérennité du rééquilibrage (du marché) si certains producteurs participant aux accords de production ne montraient pas des signes d'affaiblissement de leur résolution", note l'AIE. Ces pays se sont rencontrés au début de ce mois d'août pour une réunion technique à Abou Dhabi, au cours de laquelle ils ont, une nouvelle fois promis de respecter les réductions de leur production. Mais, cela est loin de se traduire sur le terrain.En juillet dernier la production de pétrole a légèrement augmenté. Plus de 0,18 mbj de plus ont été enregistrés sur le marché, soit une production totale de 32,87 millions de barils/jour en juillet contre 32,69 en juin dernier, et ce, devant une offre mondiale de 97,3 mbj en juillet, en hausse, elle aussi, de 0,17 mbj. Pour les pays de l'Opep, le taux de conformité à ces exigences a chuté à 75% en juillet après 77% en juin, selon l'AIE.Pour les pays hors Opep, ce taux est à seulement 67%. Sur les six premiers mois de 2017, le taux de respect des engagements pris était supérieur à 90%. La Libye et dans une moindre mesure le Nigeria, deux pays de l'Opep pour l'instant exemptés de restriction de leur production en raison de problèmes géopolitiques qui les affectent, ont ouvert un peu plus les vannes. "Pour que le rééquilibrage se maintienne, les producteurs qui se sont engagés (à limiter leur production) jusqu'en mars 2018 doivent convaincre le marché qu'ils sont tous dans le même bateau", souligne l'AIE. "Il n'apparaît pas tout à fait clairement que ce soit le cas aujourd'hui."En attendant les résultats de cette réunion, les cours du pétrole ont terminé en très nette progression vendredi. Le Brent de la mer du Nord échéance à octobre a pris 1,69 dollar (3,31%) à 52,72 dollars le baril. Cette progression est plutôt portée par la baisse des stocks du brut américain et de la faiblesse du dollar.S. S.


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