Algérie

L'accord d'association Algérie'UE met à nu les faiblesses de l'économie nationale 8 ans après sa mise en 'uvre


L'accord d'association Algérie'UE met à nu les faiblesses de l'économie nationale 8 ans après sa mise en 'uvre
Par Salah Benreguia
L'Union européenne est le premier partenaire commercial de l'Algérie.
A la lumière des statistiques émanant, récemment, du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), les pays de Vieux Continent, dans leur ensemble, dépassent de loin, les autres partenaires commerciaux de l'Algérie. Selon le Cnis, plus de la moitié des échanges commerciaux de l'Algérie durant l'année 2012, qui ont dépassé les 120 milliards de dollars, ont été effectués avec les pays de l'Union européenne (UE). Dans le détail, les importations algériennes de l'UE ont atteint 23,86 milliards de dollars (mds usd) en 2012, soit près de 51% des importations globales du pays, alors que les exportations algériennes vers ce continent étaient de 40,13 mds usd, représentant 54,2% des exportations globales du pays. De ce fait, à l'exception des Etats-Unis et la Chine qui sont classés respectivement 1er client et 2e fournisseur de l'Algérie, le plus gros du commerce extérieur de l'Algérie s'effectuent avec les pays de l'UE. Si ces chiffres montrent que la coopération entre l'Algérie et son voisin européen est, depuis des décennies, intense, qu'en est-il de la création des flux des investissements, tant revendiqué par l'Algérie, du transfert technologique ainsi que de la mise en 'uvre des projets à forte valeur ajoutée dans divers secteurs d'activité' Cette question s'est posée avec acuité depuis notamment la mise en 'uvre de l'Accord d'Association entre les deux parties. Signé en 2002 et mis en 'uvre trois ans après, ledit accord fait souvent l'objet de critiques dans les milieux d'affaires algérois. Plus de 7 ans après, les résultats enregistrés, en dépit des nombreuses et ambitieuses déclarations des responsables des deux parties au début des années 2000, sont finalement, assez maigres. D'ailleurs face à ces résultats décevants mais surtout asymétriques dudit accord, les critiques fusent de partout. Le gouvernement algérien a même reconnu cette réalité des choses.
De la bouche de son ministres des Affaires étrangères, l'Algérie «voulait développer, en signant ledit accord, une coopération globale qui couvrirait tous ses volets : politique, économique et commercial, culturel, social et humain». «Or, nous relevons clairement que le volet commercial a reçu une attention particulière par rapport aux autres. Les flux d'investissement européens en Algérie sont en deçà de nos attentes, en particulier ceux destinés à promouvoir la diversification de son économie et de ses exportations» reconnaissait, il y a quelques mois Mourad Medelci.
Déjà en deçà des attentes, trois ans après sa mise en 'uvre, les investissements directs étrangers (IDE), pour le cas de l'Union européenne, ont buté en touche depuis la fameuse loi de finance 2009, dans laquelle le gouvernement a réorienté sa politique économique. Donc, l'économie algérienne, de l'avis de nombreux experts, a été fortement pénalisée depuis cela une décennie. En effet, en parallèle de cet accord, la politique économique du pays s'est balancée brusquement de la logique de franche ouverture au partenariat, (le credo du gouvernement durant le début des années 2000) et la démarche «de repli sur soi» (depuis 2009), mise en application par l'équipe gouvernementale chapeautée alors par l'ex Premier ministre Ouyahia. Pour «se consoler», pour reprendre les propos d'un expert, le seul point «bénéfique est que l'Algérie a obtenu le report à 2020, de la mise en 'uvre du calendrier
du démantèlement tarifaire, prévue initialement en 2017 et ce, dans la perspective de la création d'une zone de libre-échange».
S. B.
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