Algérie

L'Accord d'Alger s'impose



En choisissant le Mali comme l'un des tout premiers déplacements à l'étranger depuis sa nomination, le 16 mars dernier, à la tête de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf a montré tout l'intérêt porté par l'Algérie au voisin du Sud, avec lequel elle partage une longue frontière de 1.300 km et une relation d'amitié datant de la guerre de libération nationale. Au c?ur de ce déplacement figure le dossier de la mise en ?uvre de l'accord pour la paix d'Alger, signé en 2015 par le gouvernement malien et deux coalitions de groupes armés issus du nord du pays. Cela n'exprime pas seulement toute l'importance accordée par Alger à l'application de cet accord, en tant que seule issue du conflit et en tant que vision soutenue par la communauté internationale qu'on ne manque jamais de réitérer tout au long des dernières années, mais il s'agit surtout de relancer le dialogue entre les différentes parties maliennes, rompu durant ces derniers mois, faisant craindre un retour au langage des armes.Avant ce déplacement de M. Attaf au Mali, le président Tebboune avait reçu, le 26 février dernier, les chefs et les représentants des mouvements politiques de la République du Mali signataires de l'accord d'Alger, et le représentant de ces mouvements avait souligné l'engagement ferme de l'Algérie en faveur d'une «nouvelle dynamique de paix dans la région». Est-ce de cette «nouvelle dynamique de paix dans la région» qu'il a été question lors des discussions entre le ministre algérien des Affaires étrangères avec les autorités maliennes, dont le chef de l'Etat malien et président de la transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, auquel il a remis un message du président Tebboune ' Selon les déclarations du chef de la diplomatie algérienne à l'issue de sa visite à Bamako, «les conditions à réunir pour parvenir à une relance effective et productive à travers un processus politique qui serait mis à l'abri des turbulences conjoncturelles ont été examinées de manière très précise et très rigoureuse».
Faut-il s'attendre dans les prochains jours à un passage à l'application des principes, engagements et fondements pour un règlement durable du conflit malien ' Dans ce sillage, rien ne vaut une rencontre qui regroupera toutes les parties signataires de l'Accord d'Alger autour d'une table afin de relancer sa mise en ?uvre d'une manière effective et sans aucune pression des parties extérieures.
L'Algérie, en tant que chef de file de la médiation internationale pour la paix au Mali, plaide pour une solution entre les Maliens sans ingérences étrangères. Mais, jusqu'à présent, l'accord n'a pas tenu ses promesses. Ces derniers mois, il se trouve dans une impasse qu'il faut à tout prix dépasser pour éviter le retour aux hostilités. C'est dans cet environnement régional tendu, avec à l'esprit tous les malheurs qui se sont abattus sur le Soudan, que les efforts de l'Algérie sont déployés pour éviter au Mali voisin de tomber dans les affres de la violence.


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