Algérie

L'accord conclu entre Moscou et Ryad s'avère fructueux



Partant de l'accord de réduction de l'offre de pétrole sur le marché, après la réunion tenue hier par les membres et non membres de l'OPEP, l'expert pétrolier Mourad Preure, a apprécié le consensus et le considère comme une «bonne nouvelle».La réduction de la production totale de 1,2 millions de barils/jour, ce qui donne un coût unitaire de 60 à 70 dollars, revient selon lui en principe à la volatilité des prix qu'a connu le marché de brut, inquiétant les principaux producteurs. Ce qui incite par la suite ces pays à la nécessité de maintenir une ligne de défense des prix. Preure a rappelé lors de son intervention sur les ondes de la rédaction de la chaine III, que le consensus auquel étaient parvenus ces Etats durant leur rencontre d'Alger, en 2016, «s'est révélé être une solution» pour les pays productifs concernant le retour vers une ligne de défense des prix. Selon l'intervenant, le monde aujourd'hui fait face à un nouveau paradigme pétrolier se déclinant en trois termes : d'abord une «alliance inédite» entre l'Arabie Saoudite et la Russie, totalisant à eux deux 50 % de la production mondiale et 90 % des réserves mondiales. Le deuxième, c'est les pays émergents qui s'imposent comme moteurs de croissance de l'industrie pétrolière avec un total de 80 %, ainsi que l'apparition du Rouble et du Yuan, «qui commencent à concurrencer le dollar» sur le marché énergétique. L'expert pétrolier estime que la production des Etats-Unis a pour but «d'agir sur la reconfiguration géopolitique pétrolière, et particulièrement, le contrôle des approvisionnements pétroliers de la chaîne de demain». Il a fait savoir de surcroît que le pic de production obtenu par les Etats-Unis atteint en ce moment 12,1 millions de barils/jour, en signalant que les réserves de ces derniers sont limitées dans le temps (48 milliards de barils) face aux quelque 1.700 milliards d'accumulations mondiales. De la position occupée, par ailleurs, par l'Algérie sur ce marché, dont la production, constate-t-il, a chuté de 2 à 900 millions de barils/jour, l'invité assure que les gisements possédés par celle-ci «ont encore du potentiel». Pour lui, si le taux de récupération opérés sur ces gisements existant est augmenté d'un minimum de 2 à 4 %, «on disposerait, encore, de plusieurs décennies de production devant nous», relevant au passage que 38 % du domaine minier national reste encore inexploré et que le pays dispose, d'autre part, d'un potentiel en off-shore de 100.000 km2. Abordant l'Iran qui s'accorde cette fois-ci la réduction de la production en surmontant son conflit politique avec l'Amérique, Preure a signalé que l'Iran ne veut pas être un observateur mais un véritable acteur, en ajoutant que le ministre iranien, lors de la réunion de Vienne, a insisté sur le fait que la Russie et l'Arabie Saoudite ne soient pas les dirigeants de l'opération. «Le monde du pétrole est un monde où il y a des risques, c'est un monde où on investit beaucoup sur le long terme», a-t-il précisé, en ajoutant que «l'Algérie a changé deux fois la réglementation, les pétroliers n'aiment pas ça et cela ne peut que brouiller l'image du pays», explique-il.


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