Algérie

L'accès limité à la sépulture



L'accès limité à la sépulture

La tombe de Nelson Mandela, homme d'Etat parmi les plus adulés de la planète, restera-t-elle à jamais fermée au public sur un flanc de colline dans la propriété familiale de Qunu 'La tombe de Nelson Mandela, homme d'Etat parmi les plus adulés de la planète, restera-t-elle à jamais fermée au public sur un flanc de colline dans la propriété familiale de Qunu 'Cela semble être le v?u des Mandela, même si les villageois espèrent garder un accès privilégié à leur voisin.Mandela repose aux côtés de ses parents et de ses enfantsLe géant politique sud-africain a été mis en terre dimanche dans le petit cimetière familial, sur un coin du vaste domaine des Mandela, à moins d'un kilomètre de sa maison. Un lieu bien protégé des regards, télé-objectifs compris, par un mur de pierre et de la végétation.Il n'est pas rare, dans des zones rurales d'Afrique, d'inhumer les membres de la famille sur ses terres. Mandela repose aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, décédés en 1948, 1969 et 2005.Parmi les maints aspects logistiques et protocolaires gérés ces derniers jours par le gouvernement pour les funérailles, aucune annonce n'a porté sur ce qu'il adviendrait de la tombe après les funérailles.Un accès au public possibleIl y a quelques mois, Makaziwe, la fille aînée de Mandela âgée de 59 ans, avait fermement affirmé, dans une interview, que cette sépulture ne deviendrait en aucun cas un lieu de pèlerinage. "Les cimetières familiaux (...) ne sont pas publics", hormis lorsqu'on invite des gens à l'enterrement d'un être cher, avait déclaré fin juin Makaziwe sur la chaîne publique SABC. "Après cela, ils deviennent un lieu familial sacré."Mais le gouvernement a laissé entendre ces derniers jours que la famille Mandela pourrait ouvrir un accès limité à la tombe, par exemple aux habitants de Qunu, village de son enfance resté cher au c?ur de Mandela, et où il séjourna après sa retraite politique autant que sa santé lui permit."La famille a été très généreuse par le passé envers la communauté" locale, lui laissant un accès très libre et informel à la propriété, a rappelé samedi à des journalistes le ministre auprès de la Présidence, Collins Chabane. Il reviendra à la famille "après les funérailles, après une période de deuil", de prendre une décision sur un éventuel accès à la tombe, a ajouté Collins Chabane.Le musée de Qunu diversifie déjà ses activitésDans la semaine, une porte-parole avait, elle aussi, indiqué que le gouvernement serait à l'écoute si la famille Mandela lui demandait de gérer l'aspect logistique d'un accès au site ou à un lieu de mémoire, mais qu'à ce jour, cela n'avait fait l'objet d'aucune discussion.Localement, les habitants de la bourgade, située à un millier de kilomètres au sud de Johannesburg, espèrent bien que la porte de Mandela, même après sa disparition, restera ouverte, et qu'ils pourront venir lui rendre un hommage discret, en voisins."Quand tout cela sera fini", déclarait Kutala, infirmière au centre de soins de Qunu, en référence au tourbillon médiatique, "peut-être que si nous demandons à la famille, on pourra aller se recueillir sur sa tombe, si ce sont des visites calmes et dignes"."Quand il était là, on pouvait aller chez lui sans problème, si on demandait...", ajoutait Kutala, qui dit avoir rencontré Madiba à plusieurs reprises, notamment lors des réceptions qu'il donnait pour les enfants à Noël."Je pense que plus tard, les gens pourraient être autorisés à venir voir la tombe de Tata (grand-père). Mais sans doute pas dans un avenir proche", acquiesçait, dimanche, Thobile Dyantyi, un habitant de Qunu de 23 ans."Que feront les touristes s'ils viennent ici et veulent visiter '" le site, se demandait Nkanyiso Manqele, 35 ans. Anticipant cet afflux, le Musée Nelson-Mandela de Qunu diversifie ses activités : en plus d'expositions et de conférences, il propose des visites guidées, des randonnées sur les collines où Mandela enfant goûta une liberté qu'il décrivit avec amour et chérit tout au long de sa vie de luttes.Querelles de famille sur les produits dérivés et la «marque» MandelaL'argent lié aux produits dérivés sur la "marque" Nelson Mandela en fait saliver plus d'un...L'appât du gain serait le plus fort. Si de son vivant, Nelson Mandela avait martelé ne pas vouloir que son visage s'étale sur des produits commerciaux, son nom, l'un des plus connus au monde, est une marque difficile à protéger.Des membres de sa famille voudraient profiter des revenus de cette célébrité.Le héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir de l'Afrique du Sud était connu pour son sens du sacrifice, son humilité et sa probité. Mais sa célébrité a naturellement généré toute une gamme de produits dérivés : T-shirts à son effigie, casquettes, badges et même combinaisons pour bébés se sont toujours bien vendus, surtout sur les sites touristiques associés à son nom.Querelles de familleSa mort, le 5 décembre, n'a fait qu'augmenter l'intérêt. "C'est naturel que les gens cherchent à avoir un petit quelque chose pour se rappeler de ce grand homme", souligne le responsable du site d'enchères en ligne Jaco Jonker. Mais la propriété des droits sur le nom et l'image de Mandela est un maquis où évoluent plusieurs acteurs aux intérêts divergents.La Fondation Nelson Mandela, une organisation caritative créée par le Nobel de la Paix, est officiellement le gardien du temple. Nelson Mandela lui a donné des instructions claires : "Je ne veux pas voir mon visage sur des produits commerciaux, je ne veux pas être associé à du tabac ou de l'alcool", rappelle un de ses responsables, Verne Harris. En conséquence, la Fondation a déposé 18 noms de marque "pour avoir un instrument légal et réagir en cas d'usage inapproprié du nom et de l'image de Madiba", explique-t-il.Un monde ténébreuxMalgré tout, 130 entreprises ont déposé un nom qui fait référence au grand homme, dont un vendeur de pièces mécaniques (Mandela Auto Body Parts) ou une entreprise de volaille (Mandela Poultry Co-operative Limited). L'expert en marques commerciales Jeremy Sampson estime qu'il est quasiment impossible de protéger parfaitement un tel nom et que les efforts de la fondation "ont été un peu lents" à se déployer."Des choses ont été organisées pour respecter sa volonté, mais d'autres ont été développées par des membres de sa famille et ni lui ni ses avocats n'ont pu s'y opposer", relève-t-il. Comment, en effet, empêcher ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants d'utiliser un nom qui est aussi le leur 'Une de ses filles a ainsi lancé en début d'année une gamme de vins prestigieux sous le label "House of Mandela". D'autres membres de la famille commercialisent des vêtements sous l'étiquette "Long Walk To freedom" (Un long chemin vers la liberté), le nom de son autobiographie...Actions en justiceDeux de ses filles avaient aussi intenté une action en justice pour récupérer le contrôle de fonds d'investissements qui gèrent la commercialisation d'empreintes de sa main vendues pour plus de 1,2 million d'euros. Elles ont discrètement renoncé à cette procédure récemment.L'aîné de ses petits-fils, Mandla, avait, pour sa part, transféré en 2011 les corps de trois enfants de Mandela vers le village de Mvezo dont il est le chef.Son idée : attirer la tombe de son grand-père et développer un site touristique autour du lieu de mémoire. Une action en justice du reste de la famille a permis le retour des corps à Qunu, le village voisin, où Nelson Mandela a été enterré dimanche, conformément à ses souhaits.Cela semble être le v?u des Mandela, même si les villageois espèrent garder un accès privilégié à leur voisin.Mandela repose aux côtés de ses parents et de ses enfantsLe géant politique sud-africain a été mis en terre dimanche dans le petit cimetière familial, sur un coin du vaste domaine des Mandela, à moins d'un kilomètre de sa maison. Un lieu bien protégé des regards, télé-objectifs compris, par un mur de pierre et de la végétation.Il n'est pas rare, dans des zones rurales d'Afrique, d'inhumer les membres de la famille sur ses terres. Mandela repose aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, décédés en 1948, 1969 et 2005.Parmi les maints aspects logistiques et protocolaires gérés ces derniers jours par le gouvernement pour les funérailles, aucune annonce n'a porté sur ce qu'il adviendrait de la tombe après les funérailles.Un accès au public possibleIl y a quelques mois, Makaziwe, la fille aînée de Mandela âgée de 59 ans, avait fermement affirmé, dans une interview, que cette sépulture ne deviendrait en aucun cas un lieu de pèlerinage. "Les cimetières familiaux (...) ne sont pas publics", hormis lorsqu'on invite des gens à l'enterrement d'un être cher, avait déclaré fin juin Makaziwe sur la chaîne publique SABC. "Après cela, ils deviennent un lieu familial sacré."Mais le gouvernement a laissé entendre ces derniers jours que la famille Mandela pourrait ouvrir un accès limité à la tombe, par exemple aux habitants de Qunu, village de son enfance resté cher au c?ur de Mandela, et où il séjourna après sa retraite politique autant que sa santé lui permit."La famille a été très généreuse par le passé envers la communauté" locale, lui laissant un accès très libre et informel à la propriété, a rappelé samedi à des journalistes le ministre auprès de la Présidence, Collins Chabane. Il reviendra à la famille "après les funérailles, après une période de deuil", de prendre une décision sur un éventuel accès à la tombe, a ajouté Collins Chabane.Le musée de Qunu diversifie déjà ses activitésDans la semaine, une porte-parole avait, elle aussi, indiqué que le gouvernement serait à l'écoute si la famille Mandela lui demandait de gérer l'aspect logistique d'un accès au site ou à un lieu de mémoire, mais qu'à ce jour, cela n'avait fait l'objet d'aucune discussion.Localement, les habitants de la bourgade, située à un millier de kilomètres au sud de Johannesburg, espèrent bien que la porte de Mandela, même après sa disparition, restera ouverte, et qu'ils pourront venir lui rendre un hommage discret, en voisins."Quand tout cela sera fini", déclarait Kutala, infirmière au centre de soins de Qunu, en référence au tourbillon médiatique, "peut-être que si nous demandons à la famille, on pourra aller se recueillir sur sa tombe, si ce sont des visites calmes et dignes"."Quand il était là, on pouvait aller chez lui sans problème, si on demandait...", ajoutait Kutala, qui dit avoir rencontré Madiba à plusieurs reprises, notamment lors des réceptions qu'il donnait pour les enfants à Noël."Je pense que plus tard, les gens pourraient être autorisés à venir voir la tombe de Tata (grand-père). Mais sans doute pas dans un avenir proche", acquiesçait, dimanche, Thobile Dyantyi, un habitant de Qunu de 23 ans."Que feront les touristes s'ils viennent ici et veulent visiter '" le site, se demandait Nkanyiso Manqele, 35 ans. Anticipant cet afflux, le Musée Nelson-Mandela de Qunu diversifie ses activités : en plus d'expositions et de conférences, il propose des visites guidées, des randonnées sur les collines où Mandela enfant goûta une liberté qu'il décrivit avec amour et chérit tout au long de sa vie de luttes.Querelles de famille sur les produits dérivés et la «marque» MandelaL'argent lié aux produits dérivés sur la "marque" Nelson Mandela en fait saliver plus d'un...L'appât du gain serait le plus fort. Si de son vivant, Nelson Mandela avait martelé ne pas vouloir que son visage s'étale sur des produits commerciaux, son nom, l'un des plus connus au monde, est une marque difficile à protéger.Des membres de sa famille voudraient profiter des revenus de cette célébrité.Le héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir de l'Afrique du Sud était connu pour son sens du sacrifice, son humilité et sa probité. Mais sa célébrité a naturellement généré toute une gamme de produits dérivés : T-shirts à son effigie, casquettes, badges et même combinaisons pour bébés se sont toujours bien vendus, surtout sur les sites touristiques associés à son nom.Querelles de familleSa mort, le 5 décembre, n'a fait qu'augmenter l'intérêt. "C'est naturel que les gens cherchent à avoir un petit quelque chose pour se rappeler de ce grand homme", souligne le responsable du site d'enchères en ligne Jaco Jonker. Mais la propriété des droits sur le nom et l'image de Mandela est un maquis où évoluent plusieurs acteurs aux intérêts divergents.La Fondation Nelson Mandela, une organisation caritative créée par le Nobel de la Paix, est officiellement le gardien du temple. Nelson Mandela lui a donné des instructions claires : "Je ne veux pas voir mon visage sur des produits commerciaux, je ne veux pas être associé à du tabac ou de l'alcool", rappelle un de ses responsables, Verne Harris. En conséquence, la Fondation a déposé 18 noms de marque "pour avoir un instrument légal et réagir en cas d'usage inapproprié du nom et de l'image de Madiba", explique-t-il.Un monde ténébreuxMalgré tout, 130 entreprises ont déposé un nom qui fait référence au grand homme, dont un vendeur de pièces mécaniques (Mandela Auto Body Parts) ou une entreprise de volaille (Mandela Poultry Co-operative Limited). L'expert en marques commerciales Jeremy Sampson estime qu'il est quasiment impossible de protéger parfaitement un tel nom et que les efforts de la fondation "ont été un peu lents" à se déployer."Des choses ont été organisées pour respecter sa volonté, mais d'autres ont été développées par des membres de sa famille et ni lui ni ses avocats n'ont pu s'y opposer", relève-t-il. Comment, en effet, empêcher ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants d'utiliser un nom qui est aussi le leur 'Une de ses filles a ainsi lancé en début d'année une gamme de vins prestigieux sous le label "House of Mandela". D'autres membres de la famille commercialisent des vêtements sous l'étiquette "Long Walk To freedom" (Un long chemin vers la liberté), le nom de son autobiographie...Actions en justiceDeux de ses filles avaient aussi intenté une action en justice pour récupérer le contrôle de fonds d'investissements qui gèrent la commercialisation d'empreintes de sa main vendues pour plus de 1,2 million d'euros. Elles ont discrètement renoncé à cette procédure récemment.L'aîné de ses petits-fils, Mandla, avait, pour sa part, transféré en 2011 les corps de trois enfants de Mandela vers le village de Mvezo dont il est le chef.Son idée : attirer la tombe de son grand-père et développer un site touristique autour du lieu de mémoire. Une action en justice du reste de la famille a permis le retour des corps à Qunu, le village voisin, où Nelson Mandela a été enterré dimanche, conformément à ses souhaits.




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