Comparativement à d'autres pays, l'accès à la formation professionnelle continue est relativement faible en Algérie, relève une étude publiée par la Fondation européenne pour la formation. Seul un tiers des formateurs a suivi une formation de ce type durant les 12 mois antérieurs à l'enquête, contre 85% dans les pays de l'OCDE et 44% en Tunisie, indique l'étude sur "la formation professionnelle continue pour les enseignants des établissements de formation en Algérie".L'enquête, précise-t-on, s'est déroulée du 25 février au 31 mai 2019. Pas moins de 179 questionnaires de directeurs et 1988 questionnaires de formateurs tous segments confondus ont été remplis. Dix interviews qualitatives ont été réalisées.
Environ 20% des formateurs ont visité une entreprise ou suivi des cours de formation continue en milieu du travail. Et seulement 17% déclarent avoir participé à des actions de formation professionnelle continue centrées sur la spécialité professionnelle qu'ils enseignent. "Les formateurs algériens bénéficient néanmoins d'un meilleur temps de formation (142 heures en moyenne)", nuance le rapport. "Cet accès est élargi chez les directeurs : ils sont 38% à avoir participé à une formation professionnelle continue sur la même période, pour un volume horaire de 138 heures en moyenne", ajoute le document. Il ressort de l'étude que les enseignants plus âgés et plus expérimentés, et/ou ceux qui travaillent dans de grands centres et/ou au sein de grandes agglomérations/certaines circonscriptions sont plus susceptibles de participer aux programmes de la formation continue.
Du côté des directeurs, 38% déclarent avoir suivi une formation continue à raison de138 heures en moyenne durant les 12 derniers mois. Les directeurs plus âgés et plus expérimentés y participent plus que leurs jeunes homologues dépourvus d'expérience. Théoriquement, il existe en Algérie un système permettant d'identifier les besoins en formation des enseignants de la formation professionnelle, auquel participent les établissements, les inspecteurs professionnels, les prestataires de formation, le ministère et les entreprises économiques. Cependant, dans la pratique, les concepteurs et les prestataires de formation continue manquent d'une connaissance complète et à jour des besoins en formation des formateurs. Quelque 56% des enseignants et formateurs déclarent que le manque d'offre pertinente constitue un obstacle à leur participation à la formation professionnelle continue. L'étude note que 40% des enseignants se plaignent du manque de soutien de leurs établissements pour accéder à la formation continue.
Le document constate qu'en Algérie l'enseignement dispensé dans les établissements de formation et d'enseignement professionnels favorise une pédagogie basée sur la pratique. "Cet enseignement est toutefois lacunaire s'agissant de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) et des technologies numériques, ainsi que des interactions avec le milieu du travail", relève l'étude, qui a permis également de dresser le profil des formateurs et directeurs d'établissement.
Elle révèle qu'ils sont relativement jeunes, expérimentés et hautement qualifiés. Ainsi, près de 75% des formateurs sont âgés de moins de 50 ans, 75% sont issus de l'enseignement supérieur, 67% justifient de plus de cinq années d'expérience dans l'enseignement et près de 75% justifient d'une expérience professionnelle dans le domaine enseigné. Près de la moitié des directeurs a moins de 50 ans, 84% sont issus de l'enseignement supérieur et 64% totalisent plus de cinq ans d'expérience dans le métier.
M. R.
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Posté Le : 22/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Meziane RABHI
Source : www.liberte-algerie.com