Cela fera une semaine, aujourd'hui, que la courbe épidémique est sur une pente descendante. Le nombre de contaminations et de décès sont en baisse. Après un affolant pic à près de 2000 cas et un nombre de morts frôlant la cinquantaine par jour, la situation sur le front sanitaire semble revenir à des niveaux moins inquiétants, même si les hôpitaux demeurent encore sous tension. Le flux des malades, même s'il semble se stabiliser, menace toujours le système de santé et le nombre de décès demeure trop élevé. Il faut dire, en effet, que le constat chiffré ne traduit certainement pas l'exacte vérité au sein des services Covid-19 de centaines d'établissements de santé. Le problème d'oxygène demeure toujours posé et la prise en charge bute encore devant le gros problème d'indisponibilité des lits. C'est dire que les praticiens de la santé publique ne ressentent pas dans leur quotidien le fléchissement de la courbe des contaminations. Les soignants travaillent toujours sous flux tendu et les structures de santé sont, à ce jour, submergées par des malades. Car, ce qu'il faut retenir est le fait que passé le millier d'admissions par jour, le système national de santé absorbe très difficilement les malades, d'autant que le gros des contaminations se concentre sur quelques wilayas. Celles-ci font face plus qu'ailleurs à cette 3e vague de Covid-19. Cela revient à dire que l'optimisme qu'on peut légitimement avoir devant la courbe baissière de ces derniers jours, doit être tempéré tant que le taux de contamination demeure au-dessus des capacités d'absorption des hôpitaux du pays. La tendance doit donc, non seulement se confirmer, mais baisser sensiblement pour prétendre à un retour à une situation plus ou moins normale. En attendant, les professionnels de la santé, qui ont tiré la sonnette d'alarme au tout début de cette 3e vague, ont visiblement étaient entendus par les Algériens. Il faut souligner à ce propos, l'attitude de la société qui a adhéré aux mesures de confinement partiels décidées par les autorités centrales et respecté les ajustements portés par des walis dans les régions les plus touchées. Certaines daïras ont été soumises au confinement à partir de 14 h, sans que cette mesure ne suscite la colère des citoyens. Ces derniers ont donc saisi l'importance du moment et le danger que font peser les rassemblements sur la santé des citoyens. Une prise de conscience qui a suivi un effet de panique compréhensible face à l'emballement de l'épidémie.Une fois l'alerte sonnée, force aura été de reconnaître un comportement exemplaire. Ceci explique le fléchissement, même relatif, de la courbe épidémique. Cela au plan de la réaction de la société et de l'Etat. Il y a également dans cet épisode particulier de la pandémie en Algérie, l'extraordinaire mouvement de solidarité qui a émané de l'intérieur et de l'extérieur du pays. Les influenceurs qui ont réussi à amasser une importante somme d'argent en euros, des collectifs à l'intérieur et à l'extérieur du pays qui ont accompli un merveilleux travail de soutien des malades et des opérations d'importation de grandes quantités de concentrateurs d'oxygène et de petites stations de production en un temps record par l'Etat, sont autant d'actions rapides et efficaces qui ont convergé vers un but unique: sauver un maximum de vies humaines. Il faut rappeler que cet élan de solidarité dure depuis deux semaines tout au plus. Les résultats de ce déploiement sans précédent, produira ses fruits dans les prochains jours, une fois que tout le matériel importé sera totalement déployé. Il y a des voix malintentionnées qui tentent de minimiser le rôle de l'Etat et faire croire que tout ce qui se fait est du seul fait des citoyens, mais ces attaques ne semblent pas avoir un effet sur l'attitude des véritables acteurs de la lutte contre la Covid-19. La course contre la montre et contre la mort qu'ils mènent depuis des jours a déjà permis de sauver des dizaines de vies et la baisse de la mortalité en atteste. Celle-ci devra encore chuter dans les tout prochains jours par l'action conjuguée de l'observance des mesures barrières et de l'amélioration de la prise en charge des malades.
Tout compte fait, cette 3e vague a certes, été bien plus dure que les deux précédentes, mais on aura vu une réaction des Algériens, société et autorités, à la hauteur de l'enjeu. Comparativement à des pays voisins, une meilleure maîtrise de la situation et le sens des responsabilités ont abouti, finalement, à limiter considérablement les dégâts. Nous en sommes néanmoins à plus de 30 décès par jour. C'est pour cela qu'il faut tirer les leçons de cet épisode épidémique et mieux se préparer à la 4e vague.
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Posté Le : 10/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd BOUCETTA
Source : www.lexpressiondz.com