Algérie

L'absence de volonté, un frein



L'Algérie peine à développer ses exportations hors hydrocarbures, qui restent marginales ne dépassant pas, bon an mal an, les 2 milliards de dollars. L'une des raisons principales de ce peu de progrès renvoie à la gouvernance. "Il y a absence d'une véritable volonté politique pour développer les exportations hors hydrocarbures", a laissé entendre le directeur général d'Algex (Agence nationale de promotion des exportations), Chafik Chiti, au cours de son intervention lors d'une réunion du conseil national de l'Unep (Union nationale des entrepreneurs algériens), tenue récemment à Alger. Il a déploré en ce sens que le conseil national consultatif pour le développement des exportations hors hydrocarbures prévu pour être opérationnel, il y a plusieurs années, n'a jamais vu le jour.Dans la foulée, il a indiqué que le Fonds national chargé du financement de la promotion des exportations hors hydrocarbures dispose de 34 milliards de dinars, environ 300 millions de dollars. Une allusion au fait que cette importante somme n'a pas servi à booster ces exportations qui tournent autour de 1,5 à 2 milliards de dollars annuellement. Ce qui pose la question de l'efficacité des instruments existants dans le domaine du développement des exportations hors hydrocarbures. En ce sens, le DG d'Algex a rappelé que son agence manque de moyens et qu'elle est freinée dans ses activités par des entraves bureaucratiques. En comparaison, la structure tunisienne chargée de la même mission a ouvert un bureau de représentation à Alger, compte en ouvrir prochainement un second à Oran et table sur l'ouverture de 25 bureaux en Algérie, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, en réponse à une question d'un membre de l'Unep sur la nécessité de fixer un objectif d'exportation à atteindre à moyen et long termes, le premier responsable de cette agence a indiqué que la stratégie nationale de développement des exportations hors hydrocarbures, confiée à la Chambre internationale de commerce de Genève, et qui va être bientôt présentée au gouvernement, prévoit cet aspect. En attendant, une série de problèmes freinent le développement de ces exportations hors hydrocarbures qui restent très modestes. Primo : "Les pays africains reprochent à l'Algérie sa faible part dans leur commerce, en dépit de l'existence d'excellentes relations politiques", rapporte le DG d'Algex. L'Algérie est quasiment absente des marchés des pays africains, contrairement au Maroc et à la Chine.
D'autres membres de l'Unep ont relevé l'existence d'un potentiel national d'exportation de services. En ce sens, le P-DG de Cosider et président de l'Unep, Lakhdar Rekhroukh, a pointé du doigt le manque de flexibilité de la législation des changes, qui constitue une entrave à ces exportations. Devant soumissionner pour un marché dans un pays voisin, son entreprise leader dans le BTP en Algérie a dû déclarer forfait. Raison : la Banque d'Algérie n'a pas répondu à temps à la demande de Cosider sollicitant un feu vert pour le transfert de devises en contrepartie de dinars en vue de payer des frais nécessaires pour obtenir le marché. "On va étudier votre cas", a été la réponse de la Banque d'Algérie, rapporte en substance le P-DG de Cosider.
K. Remouche


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