Algérie

L’absence de l’autorité de contrôle coûte cher aux estivants


L’anarchie s’installe à la corniche Comme à chaque saison estivale, les plages de la côte oranaise se transforment en un véritable ring pour les riches. Ainsi, les hommes de grande influence de cette région semblent en faire tout ce qu’ils désirent en l’absence de l’autorité de contrôle, notamment, en ce qui concerne les concessions de plages par les opérateurs privés. En effet, les instances compétentes habilitées à veiller sur le respect de l’application de la gratuité d’accès aux plages semblent avoir échoué à mener à bien cette mission, ce qui fait de l’estivant, la première victime de cette lacune. Lors d’un travail sur le terrain qui nous avait conduits à certaines de nos plages de la corniche de la côte ouest, nous nous sommes vu témoins de l’échec des instances de la tutelle dans cette problématique, notamment, en ce qui concerne l’exploitation illégale de nos plages qui continuent sans pour autant de susciter des réactions rigoureuses de la part des instances responsables, notamment, au niveau des plages d’Ain El Türck, sachant, que cette année Oran a vu l’ouverture de 26 plages à la baignade à travers l’ensemble de la wilaya. A notre arrivée, nous nous sommes vu confrontés à l’une des enfreintes de la loi sur une plage appelée «Rone villa» où nous avons trouvé un parking illicite imposé aux véhicules des estivants. Et contrairement aux informations qui nous ont été avancées initialement, la superficie occupée par les concessionnaires semble dépasser de loin les 30% de la superficie globale de cette plage telle qu’ils nous l’ont précisé dans un premier temps. L’autre fait flagrant constaté sur place concerne les chaises occupées par certains estivants installés presque dans l’eau. Voulant s’informer sur cette situation, nous apprendrons par la même occasion que cette plage est exploitée illicitement par 06 opérateurs à la fois. A vrai dire, les chaises, posées à même l’eau, servaient à délimiter la superficie revenant à chacun des opérateurs illicites. Pour mieux comprendre cette situation, nous avons approché l’un des six indus concessionnaires : «Nous n’avons pas réussi à décrocher une concession à l’issue des avis d’appels d’offres, alors nous nous sommes offert, nous même, ce droit, surtout lorsqu’on s’aperçoit que ceux qui ont réussi à remporter ces concessions, sont ceux connus par leurs étroites relations avec les milieux proches des autorités» nous a-t-on confié. Dans ce même ordre d’idées, l’on nous révèle que cette situation n’est pas spécifique à la plage «Rone villa». L’autre désolation constatée dans ces plages c’est l’irrémédiable problème d’insalubrité et de déversement des eaux usées qui ternissent le beau paysage de nos côtes. En plus de l’indisponibilité des sacs d’ordures sur les plages, nous avons constaté que même les agents affiliés au programme «Algérie blanche » rencontraient des difficultés dans leur travail, étant donné, qu’ils ne disposaient même pas de moyens nécessaires pour l’accomplissement de leur mission. Ce qui rendait la situation encore plus compliquée, c’est que ces concessionnaires illicites qui se sont offert le droit d’ouvrir des concessions pour leurs propres comptes, n’ont même pas pris la peine de nettoyer l’espace qu’ils occupaient après chaque fin de journée. En se dirigeant vers la plage «Canal+», qui ne figure pas sur le listing des plages soumises aux offres de concession, là, nous avons rencontré une autre situation insolite, celle d’un exploitant de kiosque pour vente de sandwiches qui ne s’est aucunement gêné à squatter la petite superficie d’une plage de rochers où il avait installé des chaises longues et des parasols mis en location à des prix allant jusqu’à 300 D.A. Les propriétaires des hôtels et constructions édifiées à quelques mètres seulement des plages d’Ain El Türck ne sont pas en reste de ces dépassements, vu qu’ils se sont donné, eux aussi, le droit de dresser des tentes sur les plages mises en location. L’on recense plus d’une trentaine de tentes dressées dans une même plage. Aux plages de Bousfer et des Andalouses, la situation n’est pas différente, les propriétaires des hôtels, pieds dans l’eau, s’approprient automatiquement le droit d’exploitation des plages à leur propre compte, même si certaines de ces plages n’ont pas été soumises aux offres de concessions. Le plus grave dans cette situation, c’est que certains de ces concessionnaires imposent bien leur loi en installant des gardiens pour interdire tout accès non payé aux estivants. Sur un autre registre, l’on croit savoir qu’un nombre de concessionnaires privés ont obtenu des permis d’exploitation pour des superficies non délimitées ce qui explique l’absence d’un schéma directeur et d’aménagement des plages, ce dernier serait en cours d’élaboration. Selon les services du tourisme, pour l’année prochaine, il a été décidé d’attribuer des concessions pour des durées allant jusqu’à 05 ans, et ce, une fois que le schéma directeur, en cours d’élaboration, aura été livré et entrera en vigueur. A priori, cette nouvelle démarche va créer une concurrence rude et féroce entre les 200 concessionnaires activant au niveau de la wilaya. Ce qui est également regrettable c’est que l’indifférence qu’affichent les concessionnaires privés quant au respect de certaines consignes et orientations établies par les services de la direction du tourisme concernant l’obligation d’assurer, eux même, le nettoyage des plages et l’affichage portant l’ensemble des informations qui concerneraient la concession et son gérant. Les plages de la côte oranaise continuent à subir des transgressions de toutes formes, au moment où les responsables de cette wilaya se vantent de sa beauté et du confort qu’elles offrent. F.Sifi & S.A.
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