Malgré les nombreux contrôles effectués par les services de la répression
et la protection du consommateur, le commerce de la viande issue de l'abattage
clandestin se fait la part belle. Des centaines de bêtes échappent aux
abattoirs communaux. Les services vétérinaires de la DSA ont intensifié, ces
dernières semaines, les efforts pour contrôler les boucheries, surtout que les
enquêtes menées sur le terrain ont dévoilé une complicité entre les auteurs de
l'abattage clandestin et certains bouchers. Le phénomène de l'abattage
clandestin qui était limité il y a quelques années aux seules communes
périphériques de l'Est de la wilaya, à l'exemple de Hassi Bounif et Hassi Ameur, semble prendre des
proportions alarmantes à Oran. La viande issue de l'abattage clandestin est
vendue dans pratiquement tous les marchés populaires : El-Hamri,
Saint Eugène, Medina Djedida,
pour ne citer que ces exemples. Au total, 34 points d'abattage clandestin
répartis sur les communes limitrophes ont été recensés par les services
concernés. Et si l'abattage clandestin est solidement ancré dans les mÅ“urs des
citadins, que dire des zones rurales ?
Cette situation trouve son origine dans la taxe que doit payer le boucher,
5 dinars par kilo pour la viande de mouton et un peu plus pour chaque bœuf
abattu légalement au niveau des abattoirs réglementés, alors que pour la viande
issue de l'abattage clandestin, le boucher ne paye que le prix de la viande. Même
la volaille n'a pas été épargnée. Alors que les services concernés et à leur
tête la direction de la santé mettent en garde contre
les intoxications et leurs risques, certains pseudo-commerçants
continuent de mettre en péril la santé des consommateurs qui eux aussi ont leur
part de responsabilité. C'est le cas des vendeurs des abats de volaille et des
tripes d'ovins exerçant au niveau du marché de Hassi Bounif. A longueur de journée, sous un soleil de plomb, ces
vendeurs proposent ces abats et ces tripes au milieu de tas d'ordures qui
jonchent ce marché, entourés d'une nuée de mouches et d'autres insectes.
En dépit des opérations de contrôle de ces activités effectuées sur le
terrain par les brigades mobiles de la direction du commerce, certains
commerçants indélicats, à l'instar de ces «éleveurs-volaillers»
qui alimentent également une bonne partie du marché de l'informel et qui ne
sont ni agréés par les services vétérinaires de la DSA ni par ceux du commerce, continuent
d'écouler leurs marchandises sans se soucier de rien. Il faut dire, par
ailleurs, que cette pratique informelle est encouragée par la complicité de
certains intermédiaires qui trouvent preneurs aussi bien dans le marché de gros
que dans le marché de détail. Ces intermédiaires sont surtout mus par le gain
facile. Ce marché est aussi connu pour abriter un commerce florissant de
volaille, la dinde essentiellement, et de viande rouge issues de l'abattage
clandestin. Entières ou en morceaux, ces volatiles se vendent comme des petits
pains. On y vient de toute la région pour en acheter. Sans tenir compte des
normes d'hygiène, encore moins de la préservation des milieux naturels, l'abattage
et le plumage de la dinde et d'autres volailles se pratiquent à ciel ouvert au
niveau du marché de Hassi Bounif.
Néanmoins, la question que se pose toute personne soucieuse de consommer une
viande contrôlée, c'est de savoir dans quelles conditions se pratiquent
l'abattage et le plumage en ce lieu rural.
Dès les premières lueurs matinales, les jeunes vendeurs s'empressent de
prendre possession des places en installant en plein air leurs étalages. Force
est de constater que les déchets des abats s'empilent et les plumes de dindes
s'amoncellent et s'envolent au gré du vent. Conséquence : les abords immédiats
du marché sont jonchés d'immondices et des dépôts sauvages se forment dans tous
les coins et recoins de la localité. En outre, les conditions d'hygiène les
plus élémentaires sont absentes. La volaille présente, en conséquence, un
risque pour le consommateur. Mais, nombreux sont les clients qui s'y rendent
pour l'achat de cette viande cédée moins cher.
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Posté Le : 25/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com