Si cet engagement se concrétise, le président des Etats-Unis aura cédé sur l'une des principales demandes de Pyongyang, sans obtenir de contrepartie concrète.L'annonce par le président des Etats-Unis, Donald Trump, de son intention de supprimer les exercices militaires organisés par l'armée américaine avec les troupes sud-coréennes a déconcerté toute la région, à commencer par les premiers intéressés. Le commandement des forces armées américaines en Corée a dit dans un communiqué «ne pas avoir reçu de nouvelles lignes directrices sur l'exécution ou la cessation des exercices d'entraînement», dont le prochain exercice, Ulchi-Freedom Guardian, organisé d'ordinaire au mois d'août. Si cet engagement se concrétise, M. Trump aura cédé sur l'une des principales demandes de Pyongyang. La mesure permettra de rassurer le Nord sur la réalité des intentions du président américain, qui en prend note : Kim Jong-un a déclaré qu'il était «urgent» pour la Corée du Nord et les Etats-Unis de cesser «les actions militaires agaçantes et hostiles». De son côté, Pyongyang n'a plus effectué de tirs de missiles balistiques depuis le 28 novembre 2017. L'agence de presse KCNA soulignait, mercredi 13 juin, que Donald Trump avait «compris» la demande de la Corée du Nord en abandonnant ces man?uvres militaires. La République populaire démocratique de Corée les voit comme la répétition d'une possible invasion des Etats-Unis pour faire tomber le régime. Le président américain a considéré qu'il relevait du bon sens de ne plus faire de démonstration de force contre un pays dont il se rapproche, qualifiant les exercices de «très provocateurs». Ses détracteurs ne manqueront pas de souligner qu'il n'a pas obtenu de nouvelle contrepartie de la Corée du Nord en échange de ce renoncement. Le locataire de la Maison Blanche n'a par ailleurs pas jugé nécessaire de prévenir le gouvernement sud-coréen des concessions qu'il s'apprêtait à faire. «A l'heure actuelle, il faut distinguer le sens exact et l'intention des commentaires du président Trump», a réagi dans la précipitation le ministère de la Défense sud-coréen, et ce alors que M. Trump avait échangé la veille par téléphone avec son homologue sud-coréen, Moon Jae-in. La Maison Bleue, siège de la présidence à Séoul, a confié à l'agence Associated Press faire l'exégèse des déclarations de M. Trump pour comprendre. Le président états-unien n'a pas caché son sentiment sur ces exercices, en rupture avec les éléments de langage habituels américains qui les présentent comme de nature défensive, routiniers, et nécessaires pour maintenir un niveau de préparation suffisant entre les deux alliés dans une zone de tensions. «C'est vraiment quelque chose que [les Nord-Coréens] ont beaucoup apprécié», s'est-il justifié. «Alors que nous négocions un accord très complet, je pense qu'il est inapproprié de prendre part à des jeux de guerre», a-t-il lancé en conférence de presse, à l'issue de sa rencontre historique avec le dictateur. Il contredit ainsi l'engagement pris par son secrétaire à la Défense, James Mattis, de maintenir les troupes prêtes au combat.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/06/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I
Source : www.lnr-dz.com