Le directeur de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL) a parlé. Ou plutôt s'est emporté. Il faut peut-être se « féliciter » d'une telle manifestation, même si elle a été provoquée par ces centaines de souscripteurs qui sont allés, il y a quelques jours, l'importuner devant ses bureaux, sur les hauteurs d'Alger. Ces femmes et ces hommes sont allés lui réclamer, de vive voix, les logements promis depuis 2001 pour certains. Ils ont dénoncé rageusement les fausses promesses et les délais extensibles à souhait. Mais au lieu de tendre l'oreille à ces personnes déprimées par l'épreuve du temps, M. le directeur a lancé une (autre) vague promesse à « tous les souscripteurs qui détiennent des documents justifiant leur affectation, que tous les programmes inscrits dans le cadre normal seront livrés ». Quand ' Mystère. C'est comme cela que les clients de l'AADL sont « rassurés » depuis au moins 2004. Il est vrai, en effet, que les plans de livraison de logements de cette agence sont indexés sur le calendrier des échéances politiques.L'AADL, qui fait partie des rares organismes publics « producteurs » de logements de masse à forte valeur ajoutée électoraliste, est souvent sollicitée pour apporter sa touche populiste, histoire de meubler un tableau de bord famélique des « injazate » de son Excellence par le truchement de l'ENTV. Pour se convaincre de la fonction politique de l'AADL, il suffit de revoir le JT de l'Unique de ce week-end, durant lequel la distribution de logements à Oran a tourné à l'événement national et où le héros était, bien sûr, le président de la République ! On comprend mieux pourquoi le DG de l'AADL n'a pas donné de date précise. Il y a un peu plus d'une année pourtant, ce même responsable annonçait, sentencieux, dans ces mêmes colonnes, que tous les souscripteurs allaient être servis « au plus tard fin 2009 ». Il vient de reconnaître lui-même qu'au moins 8000 logements sont encore en chantier'C'est peut-être le quota réservé aux législatives de 2012 ou, qui sait, à la présidentielle de 2014 ! Cette agence, qui a pratiquement supplanté son ministère de tutelle par son influence dès le lancement de son premier programme grâce à la petite berceuse médiatique dont ont bénéficié ses responsables, a dilapidé son capital sympathie. Elle a fini par revenir aux « normes maison », c'est-à-dire celles des OPGI, EPLF et autres CNEP chez qui les promesses n'engagent que ceux qui y croient.Quant aux soupçons de favoritisme dans sa structure, le DG de l'AADL défie ceux qui ont des « preuves de ce qu'ils avancent de les mettre en avant ». En ces temps de déballage public sur les sous et les dessous des entreprises publiques, peut-être que le DRS a déjà un 'il sur les fondations et les structures de l'AADL. Parce que les souscripteurs et même les résidants de ces cités devenues dortoirs savent tous qu'au moins la moitié du parc AADL est sous-loué, que de nouveaux locataires prennent les clés de logements livrés en 2004 et que des centaines d'appartements ne sont même pas habités. Ce sont là quelques pistes pour explorer, de l'intérieur, l'univers pas toujours magnifique de l'AADL.
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Posté Le : 07/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hassan Moali
Source : www.elwatan.com