Algérie

Ksentini : «La corruption est devenue un sport national à tous les niveaux»



Ksentini : «La corruption est devenue un sport national à tous les niveaux»
Le rapport de la CNPPDH, la lutte contre la corruption et les élections locales du 29 novembre, tels ont été les principaux axes de l'intervention du président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, dont il était l'invité de la rédaction de l'émission «Liqaa el-yaoum».
Ksentini a annoncé que la Commission remettra prochainement au président de la République son rapport annuel sur la situation des droits humains de certaines catégories de la société et les conditions socio-économiques de certains secteurs. Il a affirmé que ce rapport porte pratiquement sur les mêmes thèmes contenus dans les rapports précédents et appelle à une amélioration significative des conditions des droits de l'Homme. Le rapport salue les mesures juridiques prises par le gouvernement, notamment le code électoral qu'il a qualifié «de pas important dans le processus démocratique et des droits de l'Homme», a-t-il précisé, ajoutant que le document évoque également les droits de l'enfant, la situation socio-économique du citoyen algérien et celle de la presse nationale. Ksentini estime que les droits de l'Homme en Algérie sont en «constante amélioration» en dépit de certaines «lacunes» et «dépassements» soulignant la nécessité de veiller à y remédier à travers la résolution dans les plus brefs délais de certains problèmes sociaux à l'instar de l'emploi et le logement pour atténuer les souffrances des citoyens et éviter «une explosion de colère qui serait lourde de conséquences». S'agissant du code de l'information et des conditions de travail du journaliste et des «contraintes» auxquelles il est confronté au quotidien dans sa mission, Ksentini a affirmé la nécessité de «mettre un terme à la bureaucratie» et permettre au journaliste d'exercer sa profession en «toute liberté» en vertu des dispositions de la Constitution, mettant en exergue la nécessité de la révision de l'ancien code pour permettre au journaliste de mener à bien sa mission. Evoquant la détention provisoire, l'invité de la Radio nationale a relevé que les 20 000 avocats estiment que le recours à cette procédure était «démesuré», appelant dans ce contexte à la création d'une «Chambre des libertés» qui aura pour mission l'examen des décisions de détention provisoire, de contrôle judiciaire ou liberté provisoire. A une question relative à la drogue, il a indiqué que ce phénomène «prend un tournant dangereux» et «menace désormais la santé publique et la jeunesse», soulignant la nécessité de la révision de la loi de 2004, relative à la lutte contre la drogue. A propos des ressortissants algériens détenus en Irak dont la peine de mort a été appliquée le mois dernier contre l'un d'entre eux, le président de la CNCPPDH a affirmé que l'application de la peine de mort sur les sept autres détenus «n'est plus à craindre grâce à la diplomatie algérienne». Lutte contre la corruption Ksentini a, en outre, appelé à la lutte contre la corruption qui entrave, selon lui, l'économie nationale. Il a affirmé que «le gouvernement est déterminé à combattre la corruption devenue un sport national à tous les niveaux de l'administration entravant l'économie nationale». Il a estimé que «le phénomène de corruption se répand parallèlement au pouvoir de l'argent qui prend de l'ampleur», reconnaissant dans ce contexte que l'Etat 'uvrait à la lutte contre ce fléau à travers l'installation d'une commission nationale de lutte contre la corruption. Selon Ksentini, cette commission qui n'a «obtenu son siège que récemment n'est pas encore entrée en activité». Il a appelé à cet effet à «accélérer» la mise à la disposition de cette instance des moyens nécessaires à même de lui permettre de mener à bien sa mission de lutte contre la corruption. Il a en outre déploré l'ampleur que prend ce fléau souligné quotidiennement par la presse nationale alors qu'il n'existait même pas durant les années 60 et 70. Il a insisté sur le contrôle quotidien et la nécessité «d'appliquer» la loi pour «mettre fin à cette situation». Concernant les élections locales du 29 novembre, Ksentini, a affirmé que «l'intégrité des élections est d'une importance primordiale pour l'instauration d'un Etat de droit et d'une démocratie véritable» appelant à fournir davantage d'efforts pour une meilleure application de la loi dans ce sens. Ksentini a appelé à cette occasion les citoyens à voter massivement le 29 novembre car, a-t-il estimé «la vie du citoyen dépend de ces élections locales» déplorant toutefois «le faible» discours des formations politiques en lice lors de la campagne électorale. Rappelant que l'Algérie a réalisé de «grand pas en matière de démocratie» Ksentini a estimé que le président de l'Assemblée populaire communale (APC) «a un rôle primordial et fondamental» dans l'amélioration des conditions de vie des citoyens.


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