Maître Ksentini s'est défendu que la Commission consultative nationale de
promotion et de protection des droits de l'homme (CCNPPDH) qu'il préside soit à
la fois juge et partie.
«La Commission est totalement
indépendante et ne reçoit d'ordre de
personne ni même du président de la République». En effet, a-t-il expliqué, la
Commission a été créée sur initiative du président de la République, mais ne
constitue pas un appendice sinon «elle serait inutile.» Le président de la
Commission ajoutera que «la Commission ne reçoit pas de directive et on nous
laisse faire ce que nous estimons bon de faire». Et d'ajouter que les droits de
l'homme c'est d'abord une culture «qu'il faut développer.»
Ksentini a estimé «inévitable» une amnistie générale
pour ramener la paix totale en Algérie,
rappelant que celle-ci «relève des seules prérogatives du président de la République». «L'amnistie
générale relève des seules prérogatives du président de la République. C'est lui l'initiateur de la
réconciliation nationale et il lui
appartient de terminer cette démarche», a-t-il souligné lors d'une
conférence-débat au Forum d'El
Moudjahid. «Au regard de ce qui s'est fait dans le passé dans le monde et à
travers l'histoire, l'amnistie générale
me paraît inévitable», a indiqué M. Ksentini,
ajoutant cependant qu'il respectait l'avis de ceux «qui considèrent que
tout a été fait» avec la démarche de la
réconciliation nationale. Pour lui, la réconciliation nationale «a besoin d'un
second souffle, voire de s'étendre à
l'amnistie générale, mais à la condition que tous les terroristes encore en activité se rendent ensemble et en même
temps, et que le peuple algérien soit
de nouveau consulté par voie référendaire» sur cette question. Et de souligner que cette amnistie ne «doit concerner
que le volet lié au terrorisme et non
les personnes condamnées pour des délits de droit commun.»
A une question relative à une
éventuelle préparation d'un texte sur l'amnistie générale, Ksentini répondra
toutefois par: «Je ne suis pas au courant.»
Sur un autre plan, Ksentini
dira en ce qui concerne les internés dans les camps du Sud durant l'année 1992
que ces derniers ouvrent droit à des indemnisations ainsi qu'à leur prise en
charge pour les rétablir dans leur droit. Au sujet des «prisons secrètes»,
l'orateur s'est dit stupéfait par ce genre d'information. Et de réitérer qu'il
n'existe pas de prison secrète en Algérie sinon qu'«on nous ramène des noms de
personnes qui seraient dedans. Cela est une pure fabulation !». Questionné au
sujet des harraga et des poursuites pénales qu'ils encourent, il dira que sa
Commission estime que les problèmes des
harraga relèvent du social et non du judiciaire.
Quant aux conditions carcérales
de détenu, il fera état des visites entreprises par des membres de la
Commission dans une soixantaine d'établissements pénitentiaires où le constat
le plus important concerne l'occupation de l'espace dans les prisons, qualifié
d'exigu. Les droits de l'homme dans les prisons font l'objet d'intérêt de la
part du ministère de la
Justice, dit-il.
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Posté Le : 26/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com