Algérie

Ksentini et les droits de l'homme La malvie et le terrorisme de 2e génération


Si le terrorisme est porté aujourd'hui par des éléments de «deuxième génération» et les droits de l'homme «ne vont pas bien» en Algérie, c'est que «le social est cruellement déficitaire.» Ces affirmations ont force de faire peser de grandes inquiétudes sur le pays. Parce qu'elles ne sont pas faites par n'importe quelle institution. «Nous sommes un lobby, une institution d'influence, nous sommes le premier conseiller du président de la République en matière de droits de l'homme», nous précise maître Mustapha Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH). C'est donc de cette Institution qu'il s'agit. Rencontré samedi dernier dans son cabinet à Blida et interrogé sur les derniers attentats d'Alger, maître Ksentini n'hésite pas à les attribuer au terrorisme de «deuxième génération». Il estime qu'il est «beaucoup plus meurtrier, beaucoup plus sophistiqué». Il l'appelle terrorisme de «deuxième génération» surtout parce que, dit-il, «il a changé de main et peut-être même de commanditaires». El-Qaïda «qui est une nébuleuse» n'est pas dans ce cas, une vue de l'esprit. «El-Qaïda existe, sinon pour avoir été battue au mieux pour avoir été dûment arrêtée ailleurs, elle s'est donc repliée sur le Maghreb, sur l'Algérie où la situation de violence interne favorise ses actions», dit-il. Il pense que «pour qu'elle soit aussi performante dans le crime, il faut qu'elle ait des soutiens technologiques, financiers et autres logistiques mais a une approche quasiment philosophique du crime, c'est une idéologie», explique-t-il. Reste que les kamikazes sont bien de chez nous. «Malheureusement, jeunes et même vieux», rétorque-t-il. Y a-t-il de nouveaux recrutements ? Pourquoi ? interrogeons-nous. «Le vrai problème est là. C'est la malvie, les jeunes ont perdu espoir pour des raisons multiples. Pas de perspectives pour eux, ils sont désespérés. C'est là qu'il faut agir», estime-t-il en soulignant que «l'Algérie a les moyens mais ils ne sont pas employés comme il se doit». Il préfère cependant rester optimiste en rappelant que de grands projets ont été lancés ces dernières années «le feedback se fait attendre, les jeunes sont impatients, il faut leur expliquer». S'il pense que «avant, on avait mal avancé parce que l'économie était mal orientée», aujourd'hui il affirme que «c'est bien orienté». Vers le libéralisme ? Est-ce un bon choix ? «Oui», répond-il en précisant «je sais qu'il engendre des injustices sociales mais il a les vertus de faire avancer les choses en économie. Il faut qu'on fasse des choix ! Faisons d'abord ça et corrigeons les injustices». Maître Ksentini rebondit sur la question en notant que «les choix ont été faits et bien, il faut dire qu'on ne pouvait pas aller ailleurs mais nous n'avons pas pris nos précautions, les choses vont trop vite. Ou on s'adapte ou on meurt.» Il faut dire que l'institution qu'il préside a eu entre les mains des dossiers - et non des moindres - qui traitent du passé, du présent et de l'avenir de ce pays. «UNE OPERATION QUI FAIT ENCOURIR DES RISQUES»
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