Algérie - PATRIMOINE


Ksar Stitten
Ksar Stitten, dans mon cœur il s'épanouit... La terre de mes ancêtres bâtie entre les montagnes.

La région de Stitten, comme d'autres régions, manque de documents et de manuscrits anciens à partir desquels nous pourrions déchiffrer l'histoire de la région. L'unique héritage restant est constitué des récits transmis par les anciens de la région. Bien que la région de Stitten soit connue pour ses écoles et ses savants, la colonisation a détruit tout cet héritage culturel pour effacer l'identité arabe islamique algérienne de cette région.

Il est estimé que la région a une ancienneté d'entre douze et treize siècles. Ses habitants d'origine sont les Amazighs de la tribu des Maghraoua, qui ont habité les montagnes de Rashid – montagnes des Amour – où le nom Maghraoua est encore attribué à une des zones. Ensuite, ce sont les Rustamides qui s'y sont installés après les conquêtes islamiques, faisant de cette région une destination pour les érudits et les saints de toute la région du Maghreb, avec des échanges venant de la région de Figuig au sud et de la région de Tiaret au nord. Cela est confirmé par la présence des tombeaux de ces saints et des vastes cimetières qui attestent de l'ancienneté et de la richesse de cette région. Parmi eux se trouvent Sidi Amhamed Ben Aouda, Sidi Mokhtar, Sidi Said Le Kheir, Sidi Amhamed Ben Othman, Sidi El Saghir, Sidi El Sassi Ben Chaïb, Sidi Abdelhadi, Sidi Ali El Khalifa, Sidi Boujemaa.

Quant à la vie sociale, elle se distinguait par des relations humaines ouvertes avec toutes les tribus de la région, caractérisées par une atmosphère islamique, au sein d'un ksar qui se distinguait par sa sécurité et la disponibilité de l'eau, deux facteurs essentiels à la construction de toute civilisation. Le ksar était entouré d'une grande enceinte comportant deux portes : la porte du nord et la porte de la surveillance.

Ce ksar a été détruit en 1908 par le colonisateur français, sur ordre du chef Mohammed El Zawi, qui était loyal à la France et qui avait été nommé à la tête de la région. Cela a été une vengeance contre les habitants de la région qui s'opposaient à la colonisation, et il leur a interdit l'éducation pour répandre l'ignorance et le retard parmi eux.

La région comprend 640 jardins et 11 anciennes oasis ainsi qu'environ 19 sources : la source Ahmed El Kahl, la source des Serqane, la source du Loup, la source Ben Kheir, la source Jaber, la source Yaâcoub, la source Abdelallah, la source El Zoubiya, la source Ouad El Mâ, la source de la Vigne, la source de Sidi Cheikh, la source Aqdil, la source du Bois, la source du Serpent, la source Umm El Jhamine, la source Zaqri, la source Safia, la source des Ouled Ahmed.

En ce qui concerne les activités économiques, les habitants exerçaient plusieurs métiers parmi lesquels : la fabrication du fer (l'outillage, la poterie, le textile, la sellerie, la poudre, les bijoux). L'agriculture était variée grâce à l'abondance d'eau et à la fertilité des terres. Le commerce était également un facteur important dans le développement de la région, car elle était un point de rencontre pour les caravanes commerciales du nord chargées de blé et celles du sud chargées de dattes. Les commerçants de Beni Zab et de Gourara, ainsi que les Juifs, s'étaient spécialisés dans le métier de la teinture traditionnelle avec des matières premières comme les écorces de pin (la taïda). La région était également un passage pour les pèlerins venant du Maghreb en direction de La Mecque.

La région est également connue pour son histoire révolutionnaire honorable, depuis les débuts de la colonisation. La région a été le théâtre de la bataille du 4 avril 1864 au lieu-dit Ain Bou Bker, sous la conduite de Slimane Ben Hamza, qui a anéanti le célèbre général Beau Prêtre et un grand nombre de ses soldats. Le colonisateur a érigé un monument commémoratif dans la région dont certaines traces subsistent encore. Chaque aspect de ces événements mérite des recherches approfondies dans le cadre académique et des programmes culturels sous l'égide des instances compétentes, afin d'enrichir l'histoire et la culture de la wilaya en général.

Le ksar se trouve au chef-lieu de la municipalité de Stitten, au flanc sud du mont Kassal, à l'est de la wilaya de El Bayadh. Il est construit en briques et en pierres, avec un toit en bois recouvert de terre. Ses maisons sont de plain-pied et il est à noter qu'il a été édifié avant l'ère islamique.

Le ksar occupe une superficie estimée à 2,8 hectares et contient quatre portes : 01 – La porte ouest 02 – La porte est 03 – La porte du sud 04 – La porte du nord

On remarque que ses habitations sont interconnectées et reliées par des ruelles, ces maisons étant majoritairement construites sur deux niveaux : un rez-de-chaussée et un étage supérieur, qui était appelé à l'époque "la chambre", utilisée en été. Ce style architectural a été influencé par des facteurs naturels, étant donné que la région est chaude et sèche en été et froide en hiver. De plus, un élément important a fait que le ksar soit interconnecté avec des sorties et des portes bien définies pour permettre à ses habitants de repousser les attaques des envahisseurs et garantir la sécurité du ksar.


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