Accusant un
déficit important en alimentation en eau potable de 10.000 m3/jour, sur les
plus de 70.000 m3/jour dont a encore besoin aujourd'hui toute la wilaya de Médéa, la ville de Ksar El-Boukhari,
du saint Cheikh El-Missoum, chef-lieu de daïra situé à 64 km au sud de Médéa, vit
aujourd'hui une situation très difficile car étant la ville la plus touchée par
cette insuffisance en alimentation en eau potable. Une ville qui malgré tout
attend et espère en des lendemains meilleurs.
Une insuffisance
en alimentation en eau potable qui s'explique par le fait que, selon M. Abdelaziz
Ali-Kara, le directeur de l'Algérienne des eaux (ADE) de la wilaya de Médéa, «la région de Ksar El-Boukhari
est très pauvre en matière de ressources hydriques souterraines. Tout comme la daïra de Chellalet El-Adhaoura
et, à un degré moindre, celles de Aïn Boucif et Béni Slimane». Une ville de
Ksar El-Boukhari, dont la
population était estimée à près de 71.000 habitants au 31/12/2009,
qui est par conséquent alimentée exclusivement à partir du champ de captage de
Birine, dans la
wilaya limitrophe de Djelfa, sur une distance linéaire de 100 km, avec une arrivée
d'eau à Ksar El-Boukhari estimée aujourd'hui à 5.500 m3/jour. Une ville dont
les habitants vivent des situations très difficiles voire intenables dans la mesure où pratiquement
tous ses quartiers sont touchés par cette insuffisance chronique en
alimentation en eau potable et plus particulièrement les quartiers du Vieux
Ksar, Zebra, Romanette… qui ne reçoivent aujourd'hui cette très précieuse et
indispensable eau qu'une fois tous les quinze jours voire une fois tous les
vingt et un jours. Ce qui nous a été confirmé par les
habitants concernés lors de notre passage dans cette ville.
Une situation bien
malheureuse dont M. Abdelaziz Ali-Kara nous dira, au cours du long entretien
qu'il a bien voulu nous accorder lundi dernier : «Outre la faiblesse du volume
d'eau arrivée à Ksar El-Boukhari, nous sommes confrontés à six problèmes
majeurs qui se répercutent très négativement sur l'alimentation en eau potable
de cette ville». Et notre interlocuteur de nous en donner les explications : «Ces
problèmes se situent au niveau du champ de captage de Birine ainsi que le long
de la conduite
principale Birine-Ksar El-Boukhari. Il y a tout d'abord les
fréquentes perturbations dans l'alimentation en énergie électrique d'où les
trop nombreuses coupures de courant. Ensuite, il y a un grand nombre de
piquages, quoique règlementaires, qui sont effectués pour alimenter les
différentes agglomérations implantées sur l'axe Birine-Ksar El-Boukhari et qui
sont les communes de Benhar et Birine, dans la wilaya de Djelfa, et
celles de Boughezoul (ancienne et nouvelle villes), Ksar El-Boukhari, Ouled
Maâref et Aïn Boucif, dans la
wilaya de Médéa. A cela s'ajoutent les piquages illicites
dont les responsables ont été identifiés et estés en justice par l'ADE de Médéa.
Comme nous avons relevé des actes de vandalisme perpétrés par les riverains (les
nomades) qui s'installent à proximité de cette
conduite principale Birine-Ksar El-Boukhari, surtout en période de sécheresse. Par
ailleurs, les responsables des communes de Benhar et Birine ont réalisé
plusieurs opérations d'alimentation en eau potable, dans le cadre de leur PCD, sans
aucune coordination avec les autorités locales de la wilaya de Médéa sous
prétexte que le champ de captage de Birine se trouve sur le territoire de la wilaya de Djelfa. Il y a
enfin le vol d'eau à l'aide de citernes et camions-citernes de la part de certaines
entreprises chargées de l'irrigation des plantations d'oliviers, notamment au
niveau de la ville
nouvelle de Boughezoul, alors qu'elles disposent d'un point
de vente d'eau régulier et règlementé. Et plusieurs plaintes ont été déposées, contre
les responsables de ces actes, par l'ADE de Médéa».
Et M. Abdelaziz
Ali-Kara d'aller plus loin dans ses explications notamment en ce qui concerne
les mesures qui viennent d'être prises tout récemment pour pallier à cette
situation : «Nous venons d'installer une équipe spécifique chargée de la surveillance et du
contrôle de la
conduite principale Birine-Ksar El-Boukhari, à l'aide de
véhicules tout-terrain qui circuleront en permanence le long de cet axe. Comme
nous avons mis en place un programme de distribution pour tous les quartiers de
la ville de
Ksar El-Boukhari en fonction du volume d'eau arrivée qui atteindra dans
quelques jours 7.000 m3/jour. Ce qui fait que la ville de Ksar El-Boukhari
va être alimentée un jour sur sept voire un jour sur cinq, en attendant mieux».
Et notre interlocuteur d'ajouter : «Une amélioration qui sera possible grâce à
plusieurs opérations de forage entreprises par la direction des
ressources en eau (DRE) de la
wilaya de Médéa et qui se caractérisent par l'achèvement des
travaux ou la
réhabilitation de trois nouveaux forages d'un débit total de 70
litres/seconde. Une amélioration qui sera elle-même renforcée par une action de
citernage (distribution par camions-citernes) dès le mois de juin prochain et
pendant toute la
saison estivale. Par ailleurs, la ville de Ksar El-Boukhari
va bénéficier très prochainement d'un quota d'eau conséquent d'un volume de 18.000
m3/j à partir du barrage de Koudiet Asserdoune, dans la wilaya de Bouira, dont
le taux d'avancement des travaux de ce projet a atteint aujourd'hui les 60%. Une
amélioration qui se fera en quantité et surtout en qualité».
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Posté Le : 05/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com