La justice réagit à l'appel du chef d'état-major, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd-Salah du 16 avril dernier, lui demandant d'accélérer «la cadence du traitement des différents dossiers?La machine judiciaire accélère la cadence, et enclenche plusieurs procédures d'enquête sur des affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics, à l'encontre d'hommes d'affaires et politiques. La justice réagit à l'appel du chef d'état-major, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd-Salah du 16 avril dernier, lui demandant d'accélérer «la cadence du traitement des différents dossiers, concernant certaines personnes ayant bénéficié indûment de crédits estimés à des milliers de milliards, causant préjudice au Trésor public et dilapidant l'argent du peuple». Hier 22 avril, la chaîne de la télévision nationale A3, a annoncé des enquêtes contre certaines personnalités ayant des agissements suspects, eu égard à leur proximité avec le cercle du président démissionnaire. L'ENTV a annoncé l'arrestation des quatre frères Kouninef (Réda, Abdelkader, Karim et Tarek), par la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale, et ce, dans le cadre d'une enquête sur «la conclusion de marchés publics avec l'Etat, trafic d'influence avec des fonctionnaires publics, détournement de foncier», selon la même source, évoquant des contrats avec l'Etat non honorés. Les patrons du KOUGC ont été attendus hier, pour comparaître devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'Hamed.
Le PDG du groupe Cévital, Issad Rebrab, a aussi été présenté au procureur de la République de la même juridiction, dans l'après midi. Selon l'ENTV, Rebrab aurait été arrêté plus tôt dans la matinée, «pour suspicion de fausses déclarations relatives au transfert de capitaux de et vers l'étranger, et de surfacturation dans des opérations d'importation de matériel et importation de matériels usagés, alors qu'il avait bénéficié des avantages douaniers, fiscaux et bancaires». Rebrab a démenti à deux reprises cette «arrestation». S'expliquant via son compte twitter sur son audition par la Gendarmerie, le patron de CevitaI a indiqué : «Je me suis présenté de nouveau ce matin (hier ndlr) à la brigade de gendarmerie de Bab Jdid. Nous poursuivrons l'étude de l'affaire de nos équipements retenus au port d'Alger depuis juin 2018.» Vers 15h54, il retwitt à nouveau pour démentir son «arrestation», estimant que l'information est infondée.
Ouyahia et Loukal convoqués
La Télévision publique a fait savoir également que la même brigade avait procédé à «la remise de convocations avec PV à l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et au ministre des Finances, Mohamed Loukal, pour comparaître devant le procureur de la République». Ces deux responsables ont été convoqués le 21 avril par le tribunal de Sidi M'hamed, pour «des affaires de dilapidation des deniers publics et de privilèges indus». Il faut dire que l'annonce de la convocation d'Ouyahia a eu un écho considérable au sein de l'opinion publique et sur les réseaux sociaux. Rejeté par le peuple, Ahmed Ouyahia a été sa première cible, depuis le début du mouvement populaire le 22 février. Sur les réseaux sociaux, les commentaires des internautes reflètent la ranc?ur que portent les algériens à l'égard d'Ouyahia, représentant à leurs yeux le symbole du système.
L'ENTV a soutenu que la Brigade des investigations de la GN «poursuit ses enquêtes préliminaires à l'encontre de plusieurs hommes d'affaires, dont certains font l'objet d'interdiction de sortie du territoire national». Le 20 avril, la justice a saisi le Conseil de la nation pour la levée de l'immunité parlementaire à Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, soupçonnés de malversations lors de leurs passages respectifs au ministère de la Solidarité nationale. Dimanche 21 avril, un communiqué de la cour militaire de Blida a annoncé la mise sous mandat de dépôt de l'ancien commandant de la 2e région militaire, le général-major Saïd Bey, et le lancement d'un mandat d'arrêt contre le général-major Habib Chentouf, ancien commandant de la 1re région militaire. Ils sont soupçonnés par la justice militaire, de «dissipation et recel d'armes et de munitions de guerre, et infraction aux consignes de l'armée». Les fuites d'informations de sources anonymes continuent de faire l'évènement, et sont sujettes à des interprétations face à l'absence de communication officielle, et l'insistance de ceux convoqués par la justice à nier ces informations via les réseaux sociaux.
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Posté Le : 22/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fella Hamici
Source : www.letempsdz.com