Algérie

Koulina, koulouna



A chacun son parti. Oh queue non ! On niais pas encore. Mais à chacun sa partie, vous pouvez le constater à tout bout de chant. C?est l?hymne national, mal compris, qui le dicte.On va commencer par le commencement, comme le dicte le pléonasme.On est indépendants. C?est bon ? Du moins le pays est indépendant. Biens vacants. Vous connaissez ? Non ? Les Sbagnoul sont partis. Le peu de Français sont partis. Les juifs sont partis. Tous ont quitté le pays, l?Algérie, une fois que le pays a été libéré par ceux qui sont morts. Ceux qui méritent tout le respect.Libre, libre le pays. Allez, allez, occupons tout ce qui est vide ! On a fait le vide partout. Les étrangers qui faisaient le plein de pétrole chez nous, pour faire le plein chez eux, eux aussi on les a vidés. Nous sommes les maîtres du vide. Les maîtres des lieux.Heureusement que la nature, aimant les zanimaux, a horreur du vide. Nos puits sont donc pleins. Zid el-pétrole, zid el-gaz, kayène rabbi, kayène rabi.Derna, ya khouya, les Galeries algériennes, les Souks el-fellah, des grandes surfaces où étaient exposées toutes les marchandises et la pénurie. Moi, j?ai vu (je dis bien j?ai vu, et non que j?ai entendu) un chef de rayon dire à un mechtari: « Wouah khouya, le zit, il est là, il y en a en pagaille. Mais, Allah ghaleb, on n?a pas encore les prix pour pouvoir le liquider. Ghadoua, demain, ila rabbi yekteb, on le mettra en vente. Le lendemain, le même client arrive pour un bidon d?huile. Il ne trouve rien. Même pas gotra.- Ouine il est parti le zit, ya mon frère ?- Tout le chargement a été envoyé à nos frères du poulisariou, lui répond le chef de rayon.Le client, penaud, ressort les dinars entre les jambes. A la sortie des galeries, il rencontre le poulisariou étalant le zit d?hier sur les trottoirs du jour à des prix prohibitifs.- Mine jebtou ce zit, yal hadja ?- Mine djibalina, ya oueldi !Aujourd?hui, ces galeries n?existent plus. Mais le patrimoine immobilier est toujours exposé à Souk el-fellah. Les locaux sont revendiqués par ceux-là mêmes qui les ont coulés. Koulitou tout, maintenant koulouna, en attendantqu?on s?entrekoule.


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