Algérie

Koul ôtla fiha kheir !


A parcourir le pays de long en large, de l'est à l'ouest et du nord au sud, l'on se rend bien compte que le premier frein au développement du pays se situe dans nos caboches et pas ailleurs…Sans parler de la comptabilité macabre de morts et d'handicapés à vie que l'on enregistre chaque jour, tout le pays est balafré par ces dos d'ânes qui sont aussi un facteur de risque négligé, voire ignoré. Sur une portion de route départementale dans la wilaya de Mostaganem, une voiture rutilante nous dépasse à une vitesse incroyable. Soudain, le bolide décolle carrément pour chuter plusieurs mètres plus loin. Il venait de heurter un dos d'âne ou plutôt un dos de dromadaire tellement son épaisseur nous a laissé groggy !L'infortuné conducteur s'en sortira avec un carter brisé et un pneu éclaté. Il venait d'échapper à une mort atroce. Peut-être personne ne se rend compte qu'il y aurait deux fois plus de ralentisseurs (dos d'ânes en langage algérien !) que les Algériens vivant sur le sol national. C'est qu'il n'existe pas une seule route qui ne soit pas balafrée par ces excroissances hideuses sur nos routes. La chienlit est telle que tout un chacun pose « sans coup férir » un dos d'âne devant son habitation, histoire de protéger ses enfants contre les chauffards. Après la « mode » des ronds-points posés partout et n'importe comment, défiant les règles les plus élémentaires du code de la route, la fièvre » des dos d'ânes ne semble pas s'arrêter, loin s'en faudrait. Un peu comme ce costume demi-manche de certains cols blancs, les dos d'ânes continuent à être assimilés, par l'humour corrosif algérien, à une parfaite représentation grandeur nature de ce que c'est que l'entrave, le frein sec, la bride qui empêche tout le pays d'aller de l'avant.
C'est comme si nous avions un dos d'âne dans nos caboches, d'où le célèbre adage algéro-algérien « koul ôtla fiha kheir» ! Après avoir pris le mauvais pli de nettoyer sa maison en cachant toute la poussière sous le grand tapis du salon national, le pays continue de faire comme celui qui nettoie à grande eau sa demeure, en jetant tout avec, y compris ceux qui l'occupent ' En attendant de cesser de mettre des freins, d'abord dans nos têtes, l'heure est à savoir s'il faille nettoyer nos rues trop sales, nos cités décrépies, nos villes polluées, et laisser nos mentalités en jachère ' Un peu comme celui qui prend le soin de « laver » sa conscience avant de faire ses ablutions, à quoi ça sert de prier si l'on prêche dans le désert '
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