Algérie

Kouchner en échec à Khartoum



Kelma, Cerif, Salam? De jolis noms pour des camps de réfugiés où la beauté n`a pratiquement plus de sens. Autour de Nyala, il existe 18 camps où s`entassent plus de 412 000 personnes qui ont fui la guerre et les exactions. Les Soudanais du Sud, qui ont échappé aux violences de la guerre civile du temps de la SPLA, sont toujours au Darfour. La paix est encore fragile au Sud. Au camp de Cerif, à 9 km de Nyala, tentent de vivre plus de 13 000 personnes, otages du soleil, du sable et du désespoir. Ici, on craint la venue de l?automne avec ses pluies et ses tristesses. Des ONG telles que l`allemande Humedica, l?américaine Care, la turque Kimse Yok Mu ou la française Médecins sans frontières tentent d?alléger le poids d?un véritable drame humain. A l?autre bout du Soudan, à Khartoum, « le French doctor » et le théoricien du « droit d`ingérence humanitaire », Bernard Kouchner n`a pas convaincu les autorités avec son idée d?établir un corridor pour apporter l?aide aux réfugiés. Le ministres des Affaires étrangères français n`a pas réussi à convaincre Khartoum de participer à la réunion du « groupe de contact » sur le Darfour, prévue fin juin à Paris. Les autorités soudanaises estiment « inutiles » la multiplication d?initiatives parallèles qui n`aboutissent à rien. Bernard Kouchner a déclaré que les relations avec le Soudan ne seront pas les mêmes à cause de la crise du Darfour. Les commentateurs soudanais ont noté « l?attitude agressive » de la France depuis l?arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir et souligné son « rapprochement » des thèses américaines relatives aux sanctions. Bernard Kouchner, qui a été reçu à l?aéroport de Khartoum par un simple fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, a eu un entretien difficile avec le président Omar Al Bachir. Khartoum préfère travailler avec l?Union européenne en tant qu?ensemble, mais avec un seul pays. Reste que la France, qui a une base militaire au Tchad, peut jouer un rôle dans le rapprochement avec N?Djamena. Au Caire, le président tchadien a eu une énigmatique phrase. « Le Tchad, un pays pauvre, ne pourra pas tenir longtemps sous la pression internationale sur le déploiement de forces étrangères et l?ouverture d?un corridor d?aide humanitaire en faveur des habitants au Darfour », a-t-il déclaré. Cela s`appelle ajouter de la sauce au bol de riz de Kouchner. Le chef de la diplomatie française était en visite à N?Djamena il y a quatre jours?


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