Algérie

Kouchner au-delà de l'UPM ?


Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, a effectué lundi à Alger, une visite éclair centrée sur un ou deux thèmes d'actualité pour l'équipe de Sarkozy, mais guère intéressants, pour le moment, pour Alger. En l'espèce, le socialiste Kouchner, le seul membre du PS à figurer dans un gouvernement de droite, est venu à Alger vendre, serions-nous tentés de dire, le projet de l'Union pour la Méditerranée. Un projet auquel le nouveau pensionnaire de l'Elysée, le Président Sarkozy, tient énormément. C'est comme une estampille sur toute une région, avec ses richesses, ses peuples, ses cultures et son histoire que veut apposer cet ambitieux jeune président. Et, la présence de Kouchner à El-Mouradia, quelque temps seulement après qu'il eut manifesté quelques humeurs pour venir à Alger, obéit, officiellement, à cette ambition démesurée de la France de fédérer toute une région à ses objectifs, tant politiques, économiques que culturels qu'elle veut imbriquer dans le processus euro-méditerranéen. Et Kouchner a confirmé, face aux méfiances algériennes, que pour le moment, rien n'est encore joué dans la distribution des «rôles et des grades» de cette union pour la Méditerranée. Car il s'agit en fait de cela : le chef de la diplomatie française a ainsi affirmé à Alger, que le projet de l'Union de la Méditerranée «est à l'état de brouillon», et que pour le moment rien ne sera publié tant que l'Algérie et d'autres pays n'auront pas apporté leurs contributions (au projet). En clair, l'équipe de Sarkozy veut que l'Algérie participe au sommet de Paris, le 13 juillet, qui entérinera la création de ce projet, alors que le chef de la diplomatie française a bien précisé que rien n'est encore joué ni pour la nomination de la vice-présidence, du secrétariat général et du siège de l'union. Kouchner, fin diplomate et Grand Routard politique à ses heures perdues, tente-t-il de convaincre le Président Bouteflika de se déplacer à Paris pour cautionner ce projet très mal vu autant par Berlin que d'autres pays de l'Union européenne, selon lesquels, il enterre définitivement le processus de Barcelone. Maintenant, il y a autre chose, dans cette visite quelque peu énigmatique de Kouchner. Beaucoup à Alger estiment qu'il n'est pas exclu que la présidence française ait envoyé son chef de la diplomatie à Alger, pour tâter le terrain pour une éventuelle médiation algérienne auprès du président vénézuélien Hugo Chavez, pour qu'il reprenne ses négociations avec la Guerilla colombienne pour la libération de l'otage franco-colombienne Ingrid Bétancourt.
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