Kouchet El Djir, quartier qui concentre toutes sortes de difficultés, sombre chaque nuit dans l?insécurité que génère une société d?exclusion et de chômage. Maisons et entrepôts pillés, portes et rideaux défoncés, vols, agressions, cambriolages à n?en plus compter? En plein jour, le quartier parait paisible mais enveloppé par un omniprésent tourbillon de poussière que pulvérise la seule artère qui arpente les modestes demeures. Une artère en état de piste dont on a même fini d?oublier qu?elle a été, un bon matin, creusée pour accueillir une couche d?enrobé de bitume. Depuis, on n?a plus revu les engins à goudron. Au pied de sa maison, un jeune, né ici, il y a trente six ans, maugréaient contre « ces petits délinquants qui squattent la rue », pour s?adonner aux « dégradations permanentes », mais aussi contre ces « bouts de maisons qui subissent la casse » et surtout cette drogue qui se vend « au vu et au su de tous ». Ici, les violences ne sont pas que crapuleuses. C?est encore peu dire. Les gens sont inquiets Du coup de poing au meurtre, de la menace au coup de « sif » dans le ventre, il suffit que les dernières lueurs du jour s?éclipsent pour que le quartier sombre dans une violence. En silence. « Les gens sont inquiets, tous ont peur. » « Cela va être dur de faire quelque chose », affirme un autre habitant du quartier. Les plaintes des habitants se suivent et se ressemblent. Les dégradations sont quotidiennes. Chaque nuit, les délinquants ont de moins en moins de risques d?être pris... En attendant, il y a pire : avec un éclairage public défaillant, les délinquants ont toutes les latitudes pour reprendre le contrôle du quartier. Face à cette escalade des vols et agressions, une seule question taraude les esprits des familles : « A qui le tour ? ». La colère couve contre cette « société qui, par le chômage, l?exclusion et la marginalisation, sécrète les conditions de l?émergence de l?insécurité ». Si les chiffres réels de la délinquance battent tous les records ici, c?est que la réalité urge. « Les gens ne supportent plus ces déprédations, ces vols et ce trafic de drogue », peste un habitant. « Ce qui est plus grave, c?est que cette violence s?est installée dans une espèce de banalisation. Si on laisse aller les choses, grogne-t-il, c?est l?escalade. » Avec une omniprésente délinquance, les vols et agressions ne font même plus souvent l?objet d?une plainte. « Nous dénonçons aujourd?hui des violences que nous ne supportons plus », déplorent les habitants qui réclament des moyens pour prévenir, réprimer et réinsérer une frange de jeunesse qui a sombré dans cette délinquance.
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Posté Le : 02/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Cherif Lahdiri
Source : www.elwatan.com