Algérie

Köhler en butte aux suspicions marocaines



Pour avoir contrairement à ses prédécesseurs entamé des consultations sur le dossier dont il est en charge, auxquelles il a convié outre les deux parties prenantes et les pays de la région que sont l'Algérie et la Mauritanie mais aussi les représentants de l'Union européenne et de l'Union africaine, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental a mécontenté Rabat et lui fait tarder à répondre à son invitation. Ce qui déplaît au Maroc dans sa démarche est l'élargissement de ses consultations aux parties que sont l'Union européenne et l'Union africaine dont les positions sur la solution à apporter au conflit du Sahara occidental ne vont pas dans le sens voulu par sa diplomatie.Les deux ensembles régionaux préconisent en effet la reprise de négociations de paix entre le Maroc et le Front Polisario sans préalable d'aucune sorte de la part des deux parties. Or Rabat qui a fait mine de souscrire à une reprise de ces négociations y met néanmoins la condition qu'elles aient pour protagonistes le Maroc et l'Algérie pour la raison selon le Palais royal et sa diplomatie que cette dernière est l'instigatrice du conflit du Sahara occidental et l'obstacle à sa résolution. Une telle exigence vise grossièrement à la disqualification du Front Polisario au prétexte qu'il ne serait qu'un instrument manipulé par l'Algérie. La suspicion marocaine à l'encontre de l'envoyé spécial onusien trouve sa raison dans le fait qu'il ne semble pas vouloir reprendre à son compte les divagations de Rabat sur le rôle qu'elle prête à l'Algérie et s'en tenir à faciliter la reprise de négociations de paix ayant pour acteurs le Maroc et le Front Polisario.
Il est clair que l'Algérie n'entend pas être impliquée dans le conflit sahraoui de la manière que le voudraient le monarque marocain et sa diplomatie. C'est ce que Abdelkader Messahel a probablement fait savoir à l'envoyé spécial onusien qu'il est allé rencontrer à Berlin. L'attitude de Rabat est révélatrice que le Maroc qui a fait semblant de considérer les résolutions du Conseil de sécurité et des ensembles régionaux UE et UA comme pertinentes au sens où elles appellent à la reprise de négociations de paix pour le Sahara occidental est dans la man?uvre pour faire échec à celle-ci. Outre que la partie marocaine exige que l'Algérie soit partie prenante à ces négociations, elle prétend encore imposer que celles-ci ne portent que sur l'option défendue par elle d'octroi d'une autonomie administrative aux territoires occupés du Sahara occidental.
Le Maroc ne persiste à défier les Nations unies qui reconnaissent au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination et à rejeter l'implication des ensembles régionaux en vue de la relance des négociations de paix que parce qu'il bénéficie de l'inconditionnel soutien que lui prodigue la France, membre permanent du Conseil de sécurité disposant du droit de veto. Cette même France qui dénonce l'usage par la Russie de son droit de veto dans l'affaire syrienne et l'accuse d'être cause que le conflit auquel elle a donné lieu n'en finit pas, oublieuse qu'elle-même est responsable que la seule question coloniale qui reste en suspens, celle du Sahara occidental, n'a pas de solution par le fait de l'appui qu'elle accorde au Maroc, puissance occupante, au mépris de la légalité internationale.


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