Algérie

kiosque arabe Bachar, jadis être humain



kiosque arabe Bachar, jadis être humain
halliahmed@hotmail.com
L'on reparle de notre ami Dhahi Khelfane, le truculent chef de la police de Dubaï, l'ennemi juré des islamistes en général et des Frères musulmans en particulier. Le «Lemmy Caution» du Golfe «chantonne» désormais sur Twitter, et avec une volière à rendre jaloux les pigeons de Mathurin(1). Il a de nombreux supporters, mais en s'attaquant au problème syrien, comme il vient de le faire, il a suscité le trouble et la colère de certains Twitters arabes. Comme il le dit si bien, il a décidé de s'attaquer au «nid de frelons» syrien, quitte à en subir des effets négatifs. Pour lui, Bachar en tant que personne, est d'une «haute moralité». «Je connais Bachar, a-t-il dit, c'est un homme très modeste, et c'est un Arabe nationaliste. Mais, ajoute-t-il, cette maudite guerre vous transforme un homme normal en monstre, et nous avons vu, malheureusement, des atrocités commises des deux cètés.» A ceux qui s'étonnent de le voir s'opposer à une intervention militaire étrangère contre le régime syrien, alors que tous les pays du Golfe sont pour, Dhahi Khelfane réplique : «Ce qui importe pour moi, ce n'est pas l'attaque contre la Syrie, mais ce que deviendra la Syrie après une telle frappe. La Syrie sera simplement comme l'Irak, un État plongé dans la tourmente.»
Le plus célèbre policier du monde dit arabe, après notre «Inspecteur Tahar»(2) bien sûr, mène une guerre sans merci contre la confrérie égyptienne. Il se dit persuadé, et nous ne sommes pas loin de partager son avis, que les Frères musulmans d'Egypte sont alliés avec Al-Qaïda, comme en témoignent la soudaineté, et l'ampleur des attaques terroristes en Égypte.
Dans le sillage des Frères musulmans, alliés du Qatar, mais adversaires de l'Arabie saoudite, nous trouvons nos voisins islamistes tunisiens, de plus en plus attirés par les charmes indicibles de la cité algéroise. Nous ne sommes plus à un paradoxe près : nous envoyons nos soldats combattre les terroristes armés, mais ceux qui passent le portillon de contrèle de Dar-al-Beïda sont autorisés à s'aventurer dans les «dix-huit mètres» présidentiels. Pas de penalties, et encore moins de cartons rouges, dans cette zone-là , où l'on avance à pas feutrés.
Avec un peu de patience, nous pourrions avoir bientèt la joie immense de recevoir le cheikh koweïtien Nabil Al-Audhi. Ce dernier est porteur d'un grand projet d'avenir, ou projet dit des «Petites voilées» : il consiste à mettre sous hidjab toutes les petites filles qui auraient échappé à la sagacité des vigiles locaux. En janvier 2013, Nabil Al-Audhi a été accueilli en grande pompe à Tunis, par les ministres de la Nahdha. Son projet de voiler les petites Tunisiennes avait fait l'objet de violentes critiques de la part de l'opposant de gauche, Choukri Belaïd. L'enquête officielle a conclu que c'est à la suite de ces propos que Belaïd a été assassiné, ce qui revient à dire que c'est un peu de sa faute. Théorie bien connue et largement usitée chez nous pour justifier l'injustifiable. Moins dangereux, semble-t-il, que Nabil Al-Audhi, mais portant des œillères semblables, le cheikh jordanien, Mohamed Khalf-Elhadid, affirme que les chrétiens du monde arabe sont les plus heureux qui soient. Lors d'un colloque qui s'est tenu à Amman, le mois dernier, sur la situation des chrétiens d'Orient, il a nié toute discrimination à l'égard des chrétiens. Le cheikh a également rejeté sur l'Occident et sur les «Cheikhs Moulinex»(3) à sa solde la responsabilité des conflits communautaires qui divisent actuellement les Arabes. «La preuve en est, a-t-il dit, c'est que les avions syriens ne bombardent que les musulmans» (!!!). Comme quoi, plus rien n'échappe aux techniques modernes de détection, dont disposent les avions, y compris l'appartenance religieuse des cibles humaines. Enfin, pour ne pas vous désespérer tout à fait, je ne vous raconterai pas l'histoire de la petite Yéménite de huit ans, qui a succombé à une hémorragie interne, la nuit de ses noces avec un quadragénaire.
Et si vous êtes en manque d'affection, prenez un avion pour Le Caire, comme viennent de le faire deux de mes amis, et participez à l'opération «Hodhn blache» (étreinte gratuite) que viennent de lancer de jeunes activistes égyptiens. Il ne s'agit pas d'incitation à des débordements de tendresse amoureuse, comme le persiflent les islamistes, mais de régénérer chez les gens les plus nobles sentiments, comme l'amour du prochain. L'animateur de cette initiative affirme qu'étreindre son prochain, du même sexe, ou du sexe opposé, «n'est pas un acte honteux. Ce n'est plus un problème dans le monde entier, sauf chez nous, sous prétexte que nous sommes une société orientale, avec ses traditions et coutumes qui s'y opposent.
A. H.
(1) Célèbre apprivoiseur et «dresseur» de pigeons, installé dans le quartier de la Marine, près de la Grande Mosquée, qui accueille tous les vendredis des musulmans, indemnes de toute misanthropie. Ces pigeons sont tellement bien éduqués qu'ils ne déversent jamais leur fiente sur les gandouras blanches des bons musulmans venus prier.
(2) J'ai ouï-dire que les films qui lui sont consacrés sont désormais expurgés de toutes scènes conviviales où figurent des bouteilles de bière et autres breuvages enivrants. Tout le monde sait que ces bouteilles n'ont existé, et n'existent encore, que dans l'imagination délirante de soiffards laïques.
(3) Allusion au mixer de la marque auquel sont comparés les auteurs de fatwas à la commande, comme les fameux robots de cuisine qui en délivrent en veux-tu en voilà , et dans tous les mélanges.
http://ahmedhalli.blogspot.com/


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