Par Ahmed Halli[email protected]/* */Nous l'avons eu quand même notre feuilleton du Ramadhan : un peu désuet, sentant le rance, c'est le récit des amours singulières d'un imam libidineux et d'une ex-oie blanche algérienne. Le terme ex-est utilisé à dessein sachant que l'ancienne concubine de Karadhaoui s'est fait un nom de nos jours en tant que députée du FLN, et après avoir repris son nom de jeune fille, moins encombrant. De prime abord, Asma Benkada, puisqu'il s'agit d'elle, semble être en état de légitime défense puisqu'elle a été citée nommément dans un journal arabophone à grand tirage. Seulement, la riposte en l'occurrence peut paraître assez tardive puisqu'il y a bien longtemps qu'un journal, coutumier du fait, nous avait donné à découvrir la vie trépidante, et exemplaire, du cheikh Karadhaoui. De la lecture des mémoires du gourou qatari, il fallait retenir ses deux exploits majeurs en Algérie : briser les liens d'amour de Mohamed Arkoun avec son propre pays, et séduire une étudiante algérienne en période d'exaltation, pour ne pas dire plus. Comme piquée au vif par ce faux scoop, l'ex-Madame Karadhaoui a réagi en publiant à son tour la déclaration d'amour d'un vieillard n'ayant plus que quelques battements de cœur à échanger, contre ce que vous savez. Pour ce genre de prose, M. Benhabylès avait utilisé jadis le terme adéquat : un strip-tease de vieux.Il faut lire et relire ce texte, destiné à tous les âges, et spécialement aux plus certains, comme exemple de ce qu'il faut s'abaisser à dire quand on n'a rien à offrir, et tout à convoiter, ou à prendre. Une «lettre d'amour», ça ' Plutèt un antidote, un bouclier fatal contre les flèches de Cupidon qui a sans doute jeté son carquois de dépit, en redécouvrant cette version épistolaire de la belle et la bête. C'est donc ainsi que s'ébauchent les romances, et que s'élaborent les contes de fées, en milieux islamistes en mal de galipettes, sous couvert des sacrements religieux. Chapeau, Mme Asma ! Si tel était votre but, et je souhaite de tout cœur que ce soit le cas, toutes les jeunes filles d'Algérie sont désormais vaccinées contre les suborneurs de type Karadhaoui. Comme toutes les jeunes filles de leur âge, nos demoiselles ont le droit de rêver du prince charmant, de rencontrer et d'épouser un fils de roi, ou de président à la rigueur. De ce côté-là , le Président turc, Erdogan, me semble parti pour incarner le beau-père idéal, puisqu'il a la cote avec tout le monde, et qu'il est l'ami de tous les inconciliables. Mais vous allez voir que ce veinard va lorgner à quatre-vingts ans du côté de nos plus belles fleurs, et qu'il va encore en emmener une dans son harem, en attendant qu'une coalition de coépouses et odalisques l'en expulse.Encore un domaine où nos voisins marocains s'ingénient à nous damer le pion, et à nous jeter leurs succès à la figure, comme si la beauté de leurs femmes pouvait égaler celle des nôtres. En dépit de notre supériorité manifeste dans tous les domaines, et notamment en matière de séduction aussi bien masculine que féminine, ils arrivent à décrocher la timbale avant nous, et même contre nous. Revenons sur le cas du ci-devant Karadhaoui, qui nous refait le coup du tapis-volant de Farid Al-Atrache, en survolant l'Algérie, pour aller redécoller du Maroc. Encore une fois, la mariée marocaine est jeune, trop jeune pour lui au point qu'elle pourrait être sa petite fille, mais ces détails comptent si peu à ce niveau d'alliances, et dans ce cadre plus fraternel qu'est l'alliance des monarchies arabes. Bon, oui ils vont se faire avoir comme nous, et Karadhaoui va répudier sa Marocaine en deux temps trois mouvements, mais rien n'est moins sûr. Il n'y a pas de données tangibles en ce domaine, mais il se dit que les Marocaines seraient aussi performantes en matière de veuvage précoce, ce qui pourrait nous occasionner d'autres blessures d'amour-propre. Tout le monde l'aura remarqué : je n'ai pas une très grande estime pour le pourvoyeur attitré du terrorisme islamiste, mais je n'irais pas jusqu'à souhaiter sa mort, pour déclencher la liesse chez le voisin.Cependant, et alors que nous fournissons les plus forts contingents de pèlerins à l'Arabie Saoudite, c'est encore une Marocaine qui a été choisie pour être l'épouse de l'un des princes saoudiens. Vous me direz, que nous aussi nous avons pris pied en royaume de Jordanie, par ce biais, et que vu le sort fait aux femmes de la monarchie wahhabite, il n'est pas souhaitable de rêver du levant. Mais il y a quand même de quoi rendre jalouses nos fiancées potentielles, qu'on en juge : le marié ne serait autre que le petit-fils du roi Salman, selon la presse marocaine, et la mariée serait du nord du pays, mais ce n'est pas le détail le plus important. Ce qu'il faut retenir, en effet, c'est le faste princier qui va entourer ce mariage, dont les festivités devraient durer tout un mois. Quant aux invités à la noce, ils devraient être tout aussi nombreux, et de sang royal, puisque le roi Mohammed VI et la reine devraient être de la fête. Pour héberger une partie des invités, quelque huit cents chambres d'hôtel palace auraient déjà été réservées pour l'évènement. Enfin, pour celles et ceux qui rêvent moins grand, ou qui souhaiteraient, par pur masochisme, revivre l'expérience Karadhaoui, sachez qu'il y a encore des cheikhs saoudiens intéressants.Si je devais en proposer un, ce serait encore l'un de nos théologiens favoris, Aà'dh Al-Qarni en l'occurrence qui est moins décati que son équivalent qatari. Ses livres, dont certains sont de purs plagiats, se vendent comme des petits pains, dans les salons du livre, et il est donc riche. Il a failli devenir infréquentable en sortant de la ligue sunnite unifiée contre l'Iran, et en critiquant notamment Mu'awya, cible principale des chiites. Il vient de faire amende honorable en s'excusant auprès de Mu'awya et consorts, et en réaffirmant son attachement indéfectible au sunnisme. C'est nécessairement un bon parti, par les temps qui courent.
Posté Le : 18/07/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A H
Source : www.lesoirdalgerie.com