Kif kif

Le médicament générique a pour particularité plus d'alimenter la polémique sur sa fiabilité que son efficacité. Cela coule de source et ce n'est pas l'apanage uniquement des pays développés. Ainsi, en France, il aura fallu du temps et surtout une crise économique sans précédent pour que ceux qui recourent aux médicaments reviennent à la raison.C'est également la même attitude chez nos concitoyens qui préfèrent consommer l'original plutôt que la copie aussi conforme leur serait-il assuré par des organismes qui, a contrario, sont très loin de respirer l'assurance, justement. Les malades qui peuvent se permettre une prescription autre que le générique ou disposer des moyens de l'acheter n'ont parfois pas tort dans la mesure où, récemment, l'Académie nationale de médecine française mettait en garde «?il n'est pas la copie conforme, le changement d'excipient peut provoquer des réactions sévères», une affirmation, bien entendu, vivement récusée par les industriels et pour cause les risques d'un portefeuille sérieusement malmené et forcément des lendemains moins chanteurs. Par conséquent, la bataille sur l'identité thérapeutique continue de battre son plein et les puissances d'argent de l'industrie pharmaceutique auront, malgré la très forte et présente résistance des associations (ce qui n'est pas le cas en Algérie un pays de consommateurs), gain de cause. A titre d'exemple, Pfizer-Algérie en semble convaincu, le labo américain mettant d'ores et déjà en place un programme d'investissement dans la production du générique. Quoi qu'il en soit, il faut se rendre à l'évidence : le dindon de la farce restera, à son corps défendant évidemment, le consommateur de médicaments dans la mesure où la bataille des laboratoires qui fabriquent le générique et ceux traditionnels, les labos toujours qui luttent pour assurer leur hégémonie, ne pouvait que se terminer par un happy end et où, assez souvent, «ils se marièrent et eurent beaucoup d'autres débouchés ».A. L