Algérie

Kiev renonce à son statut de pays non-aligné



Kiev renonce à son statut de pays non-aligné
Kiev a fait un pas supplémentaire vers l'Otan en renonçant à son statut de pays non-aligné. La décision n'est pas pour surprendre mais à la veille de la reprise de difficiles négociations de paix la nouvelle n'est pas pour faciliter le rapprochement. La décision est considérée même comme «contre-productive» et n'aboutira qu'à «exacerber le climat de confrontation», selon le ministre russe des Affaires étrangères. Le Parlement ukrainien a voté à une vaste majorité de 303 députés, avec seulement huit voix contre, en faveur d'un projet de loi qui engage Kiev à «remplir les critères nécessaires pour l'adhésion à l'Alliance atlantique». Ce texte, approuvé par un Parlement dominé par les pro-occidentaux, doit désormais être promulgué par le président Petro Porochenko.La décision est justifiée par «la nécessité de rechercher des garanties plus efficaces pour l'indépendance, la souveraineté, la sécurité et l'intégrité territoriale» du pays. L'influence occidentale semble opérer dans un contexte de tension est-ouest. Kiev et l'Occident accusent toujours Moscou d'avoir organisé et armé la révolte dans l'est de l'Ukraine, poussant l'armée à lancer une offensive militaire dans le Donbass qui a fait plus de 4 700 morts depuis son début en avril. Visée par de lourdes sanctions occidentales, la Russie dément toute implication dans ce conflit. Le chemin de l'Ukraine vers une entrée dans l'Otan ne sera toutefois pas aisé. Si le président Porochenko a évoqué la date théorique de 2020, cette perspective divise les membres de l'Alliance. Allemagne et France y étant réticentes. L'abandon même symbolique du statut de non-aligné est mal vu par Moscou, qui a promis de réagir. «De facto, il s'agit d'une demande d'adhésion à l'Otan, ce qui transforme l'Ukraine en un adversaire militaire potentiel de la Russie», a déclaré le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, fustigeant l'introduction par Washington de sanctions contre la Crimée. «Ces deux décisions auront des conséquences extrêmement négatives. Et notre pays sera contraint de réagir», dira-t-il. Ces nouvelles tensions interviennent à la veille d'une nouvelle session des négociations entre Kiev et les provinces de l'est, dont la tenue à Minsk a été annoncée.Ces discussions interviendront dans le cadre du groupe tripartite de contact, composé de représentants de Kiev, de la Russie, et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce), et en relation avec les représentants des provinces indépendantistes. Une des principales pierres d'achoppement demeure la demande de reprise de financement budgétaire des régions de l'est, suspendu à la mi-novembre. Kiev exige l'annulation du vote séparatiste de novembre dans les deux républiques dans l'est de l'Ukraine. Sur le terrain, le cessez-le-feu instauré le 9 décembre semble globalement respecté. Un respect précaire comme l'atteste l'explosion d'un pont ferroviaire à Marioupol, seule grande ville de la région de Donetsk encore contrôlée par Kiev.M. B./Agences




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