Algérie

Kidnappings en kabylie : L'effroyable spirale



Kidnappings en kabylie : L'effroyable spirale
Depuis bientôt cinq ans, la région de Kabylie est entrée dans une effroyable spirale qui voit davantage des entrepreneurs, des émigrés supposés riches victimes de kidnappings. A peine une affaire est résolue et oubliée, une autre surgit. De l'entrepreneur d'Ait Toudert à celui des Aghribs, la chronique des rapts s'est étirée. Car ils sont le moyen le plus rapide et le moins risqué de renflouer les caisses des terroristes dont les sources de financement se sont considérablement taries. Kidnapping, ce mot propre au vocabulaire des films policiers fait de plus en plus partie du langage courant à  Tizi-Ouzou et ses environs. Désormais, Les personnes fortunées craignent  d'être enlevées sur une route de campagne. Depuis bientôt cinq ans, la région est rentrée dans une effroyable spirale qui voit davantage des entrepreneurs, des émigrés supposés riches devenir des cibles. A peine résolue et oubliée une affaire qu'une autre surgit. De l'entrepreneur d'Aït Toudert à  celui des Aghribs la chronique s'est étirée. La situation est d'autant plus inquiétante que l'ennemi n'a pas de visage pour pouvoir parer à  ses coups. Le maillage sécuritaire de la région, l'engagement des comités d'autodéfense ont sans doute contraint les groupes terroristes qui sévissent encore à  s'en prendre sur des routes isolées à  des hommes seuls. Rien de plus facile que de s'embusquer sur les bas cotés d'un chemin de montagne pour procéder au rapt d'un civil désarmé. Les rapts sont par ailleurs le moyen le plus rapide et le moins risqué de renflouer les caisses d'un mouvement dont les sources de financement se sont considérablement taries. Au début de ce cycle qui ne semble pas prendre fin, le mobile politique pouvait àªtre avancé. En s'en prenant en 1994 au chanteur Matoub Lounès connu pour son engagement frontal contre les islamistes, le rapt avait valeur de symbole. Personne ne demanda alors de rançon comme aujourd'hui où une telle exigence révèle surtout que la frontière est de plus en plus tenue entre terrorisme et banditisme. La confusion est telle que des bandits sont tentés d'emprunter cette voie. Il y a quelques années, on a même évoqué le cas du fils d'un riche commerçant qui avait organisé son enlèvement. Le mystère qui entoure ces rapts inaugurés en 2006 avec la séquestration du frère du  patron de l'ETRHB s'épaissit davantage par le silence de la plupart des victimes. Hormis Matoub Lounès qui s'est exprimé dans un livre «Le rebelle», la plupart ne s'exprime pas sur ces jours de détention préférant par peur se faire oublier. Passée l'euphorie des moments de mobilisation citoyenne et formidable, la plupart se reconstruit seule et sans aide. Les enlèvements laissent des séquelles psychologiques qui minent les personnes davantage que les souffrances physiques momentanées. Ce phénomène des rapts dont certains à  l'instar de celui d'issenadjene dans la région maritime des Iflissens ou d'Ammi Ali de Boghni sur lesquels les médias avaient focalisé interpellent à  plusieurs niveaux. Que compte faire l'Etat à  qui échoit la mission constitutionnelle de protéger les biens et les personnes pour affronter cette nouvelle forme de criminalité ' Existe t-il une stratégie ' Des moyens humains et matériels sont t-ils dégagés ' Il y a plus de questions que de réponses. Au-delà de la vie des personnes, la plus grosse crainte que nourrissent ces enlèvements à  répétition est de voir la plupart des investisseurs quitter la région. Déjà confrontés à  des lenteurs administratives et à  des embûches bureaucratiques au niveau notamment des zones industrielles, cette menace diffuse qui pèse sur chacun d'entre eux risque d'être le coup fatal. Pour eux et pour l'économie de toute une région.


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