Algérie

Khouf et Klouf, les deux agents de l'immobilisme



Aux derniers recensements d'activité, il semble bien qu'au sommet de l'Etat il y ait un refus entêté de construire une nation. Une terre livrée aux corbeaux, droguée par sa dépendance aux hydrocarbures et incapable de faire autre chose que de s'injecter de la rente dans les veines, annonçant une faillite générale. Les exemples sont nombreux : Hamid Grine s'attaquant aux journaux qui ne sont pas dans la ligne, le wali d'Alger dépensant son énergie à interdire un simple congrès du MDS, ou Chakib Khelil qui continue sa tournée en ne s'excusant jamais, au mieux d'avoir pompé de l'argent par les mêmes tuyaux que le pétrole, au pire d'avoir mal géré le secteur en laissant des pillards taper dans la caisse.Pourtant, avec un peuple aussi amoureux de son pays au point où il frise la névrose obsessionnelle, on aurait pu faire beaucoup de choses, là où les cercles de l'élite glosent encore sur l'incapacité de leur peuple non réactif et inactif, refusant de prendre en main son destin. La critique pourrait leur être retournée puisque ce même peuple est beaucoup plus présent, par à-coups, sporadiquement, méfiant mais audacieux, montrant à chaque fois plus d'énergie que ses dirigeants, jeunesse si vivante encadrée par un mort et des croque-morts qui semblent avoir juré entre eux ne rien laisser derrière eux.Deux images resteront dans les mémoires de la semaine : Chakib Khelil main dans la main avec un islamiste au sortir d'une zaouïa, proches du flirt poussé par la stratégie US de compromission avec toutes les forces les plus rétrogrades. Et l'autre, le Premier ministre Sellal, en direct, se laissant tirer la chemise par un Ghrib autrefois déclassé, revenu aux affaires et réhabilité pour la circonstance. Faussement détendu, le Premier ministre a cru montrer sa proximité de la base là où chacun n'a vu que de la peur. De cette rue qu'il ne foule jamais et ne connaît que vue d'un hélicoptère.




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