Algérie

Khirghizistan : Aux portes de la guerre civile



Khirghizistan : Aux portes de la guerre civile
Au coeur du problème kirghize : la représentation ethnique équilibrée, la langue et l'accès équitable à la terre. La vague émeutière qui a ébranlé le jeune Etat indépendant semble s'estompée. Après une semaine d'affrontements interethniques entre la communauté kirghize et la minorité ouzbek, le retour au calme et à  l'apaisement dessine une sortie de crise dans un décor apocalyptique. Les séquelles restent vivaces : des pertes humaines, estimées à  2.000 par la présidente par intérim, Rosa Otounbaieva, des milliers de déplacés (400.000 selon l'ONU) parqués dans des campements de fortune, des réfugiés (300.000) massés le long de la frontière ouzbek et la crainte d'épidémies.Le drame humanitaire, relevée par les organisations internationales en place, est la caractéristique profonde d'une guerre civile en gestation que les autorités kirghizes tentent de contenir par tous les moyens. Les 10 journées sombres de violences interethniques qui se sont répandues, telle une traînée de poudre, de la seconde ville, Olech, jusqu'aux confins de Jalalabad (sud), ont conduit à  une reprise en main graduelle de la situation explosive. Si la situation reste précaire, aux yeux des observateurs, les premières mesures d'apaisement (levée des barricades, du couvre-feu et de l'état d'urgence), prônent la quête d'un dénouement heureux du conflit. Elles se renforcent par les promesses, faites au sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires de l'Asie centrale et du sud, Robert Blake, visant à  instituer une enquête complétée par «Â une investigation menée par un organisme international crédible ».Le jeune Etat kirghize qui peine à  se relever de son cauchemar et espère l'aide internationale panse ses blessures et s'installe dans la méfiance. Car par delà les causes du conflit, les bases d'un Etat restent minées par les divisions et les rivalités interethniques à  répétition. Au cœur du problème kirghize : la représentation ethnique équilibrée, la langue et l'accès équitable à  la terre. «Dans le nord du pays, il y a de la place pour tout le monde, explique Aigul Riskulova, ancienne ministre du Travail chargée de la crise humanitaire à  Och. Dans le sud, les Ouzbeks possèdent les terrains, et les Kirghiz des montagnes n'ont même pas de quoi se construire une maison. Nos problèmes sont ceux d'un pays pauvre : tout le monde veut la part de l'autre.» Une vraie tragédie.


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