Khira Taleb.Psychologue : Les femmes boycotteront les législatives, si... Epoque : les autres articles

«Qu'attendre de députés qui votent l'importation de la friperie au détriment de la production nationale '»
C'est une femme en colère, engagée pour l'égalité des chances, sans pour autant être une féministe pure et dure, qui menace. «Les femmes boycotteront les prochaines législatives si la loi sur les quotas n'était pas votée le 3 novembre prochain.» Khira Taleb, psychologue en relations humaines et consultante genre et droits des femmes, n'a pas la langue dans la poche «Les femmes algériennes représentent 53% de votants. On est prêtes à sillonner le pays pour une mobilisation générale des femmes à dessein de les dissuader d'aller voter. C'est machiavélique le fait qu'on ait besoin de nous pour voter, mais pas pour être élues ; eh bien, ça ne se passera plus comme cela dorénavant.»
Mme Taleb qu'on a rencontrée lors d'un stage de formation des femmes leaders où elle est l'une des formatrices, affirme : «Il s'agit de donner aux femmes la possibilité de partager le pouvoir avec les hommes dans les domaines social, économique et politique», et de s'insurger : «Les mentalités évoluent plus lentement que toutes les dispositions réglementaires que les pouvoirs publics ont pu mettre en place pour rendre justice à la femme algérienne.»
Pour elle, le mot quota est déjà « discriminatoire en lui-même, mais ce système est une discrimination positive et ne repose pas sur le principe de l'équité et de l'égalité. En dépit de cela, certains de nos députés ne trouvent rien comme plaidoirie que le fait d'aller graduellement pour insérer les femmes sur les listes des assemblées élues. Et puis, on devrait dépoussiérer certaines mémoires amnésiques : en 1999, lors de sa campagne, le chef de l'Etat avait insisté et promis la présence féminine dans les instances élues.»
Pour cette femme en colère, assurer un développement juste permet aux femmes et aux hommes de participer également au processus de prise de décisions et au développement du pays. Et de conclure par une pique à l'adresse des députés : «L'histoire retiendra pour longtemps la composante de cette APN !»